Abus de pouvoir ? Vengeance ? Les accusations vont bon train depuis le conseil municipal houleux qui s’est tenu à Triel-sur-Seine, le mardi 12 décembre dernier. Il faut dire que ce n’est pas le premier : depuis de nombreux mois et le départ de plusieurs membres de la majorité vers l’opposition, les débats tendus sont légion, et cette dernière séance n’a pas dérogé à la règle.
Avec 17 voix contre 16, le conseil municipal a voté contre une délibération visant à « autoriser l’engagement, la liquidation et le mandatement de dépenses d’investissement jusqu’à l’adoption du budget dans la limite du quart des crédits ouverts au budget de l’exercice précédent ». La somme de 2 074 649,61 euros devait permettre, entre autre, le lancement de plusieurs travaux au Cosec, au Pôle culturel mais aussi la création de pistes cyclables, d’équipements sportifs ou encore l’installation de panneaux photovoltaïques. Des projets qui, selon l’opposition, n’ont jamais été présentés en conseil municipal.
Ce désaveu a été provoqué par le vote « contre » de membres de la majorité comme Catherine Evano, qui avait le pouvoir de la première adjointe Valérie Lefuel Duval, et de l’adjoint à la sécurité Pascal Gilles. Selon le maire, ce dernier aurait voté contre par « vengeance » : en effet, Cédric Aoun a accordé la protection fonctionnelle à deux agents de la police municipale, dont un qui aurait porté plainte contre l’élu en question. Ce qui aurait été mal vécu par l’élu. « Il a planté l’autorisation budgétaire à cause des dysfonctionnements de son service », accuse le maire. Pascal Gilles instaurerait un « climat délétère » au sein de la Police Municipale, et aurait organisé des séances de tir pour des policiers municipaux et des Agents de Surveillance de la Voie Publique (ASVP), le tout sans en avoir les qualifications.
L’intéressé assure, lui, être l’objet d’« accusations totalement infondées ». « Le climat délétère existe depuis longtemps, j’avais demandé au maire et à la direction générale des services de s’en occuper mais rien n’a été fait », se défend-il. Au sujet des séances de tir, il assure que les « séances obligatoires par le CNFPT étaient très cadrées », et qu’« il avait été décidé avec le maire que des séances supplémentaires puissent être organisées à charge de la municipalité ». « Je travaille pour différentes associations de police reconnues mondialement, je pratique depuis plus de 30 ans », ajoute-t-il. L’élu s’étonne d’ailleurs que la protection fonctionnelle soit attribuée « sans prendre en compte l’avis de tous les agents ».
Cédric Aoun maintient de son côté que « des agents se plaignent de son comportement depuis des mois », et que Pascal Gilles aurait demandé le départ du chef de la police municipale « parce qu’ils ne s’entendaient pas ». S’il est difficile de démêler le vrai du faux dans la cacophonie trielloise, une chose est sûre : un nouveau conseil municipal va se tenir ce vendredi 22 décembre, à 8 h du matin, afin de refaire voter les élus sur la délibération en question.