La revanche personnelle de Jean-Philippe Serieys, lauréat du Prix du jardinier régional

Ancien agriculteur en Corrèze et aujourd’hui responsable du service espaces verts de la Ville d’Épône, Jean-Philippe Serieys a été décoré par le Conseil national des villes et villages fleuris pour son travail d’embellissement de la commune.

Ville d’Épône

C’était une promesse qu’il avait faite au maire de l’époque, Pierre Amouroux : permettre à la Ville d’Épône de décrocher une fleur au label Villes et villages fleuris. Le 4 décembre dernier, la victoire fût double au siège de la Région : la Ville d’Épône a été récompensée non pas d’une, mais de deux fleurs pour sa première participation au concours d’Île-de-France du label des Villes et Villages fleuris. Et, cerise sur le gâteau, le responsable du service espaces verts, Jean-Philippe Serieys, a été auréolé du prix du jardinier.

« C’est avant tout une reconnaissance, qui montre que la Ville fait les efforts nécessaires pour avancer dans son embellissement », se félicite l’ancien agriculteur corrézien, pour qui c’est également « une victoire personnelle ». Ne pouvant plus vivre de son exploitation, il rallie Épône en 2002 après un passage par Paris et Chavenay, où il avait déjà décroché une fleur. « Disons que c’était un challenge, il fallait absolument que l’on soit reconnus. Cela reste symbolique, mais souvent, les symboles, c’est ce qui nous donne de la force pour continuer à avancer ». Encore plus lorsque le prix est remis des mains d’Alain Baraton, jardinier en chef du parc du château de Versailles depuis 1982.

Ce qui a tapé dans l’œil du jury, c’est le fauchage tardif effectué par les 4 jardiniers, qui consiste à laisser enherbées certaines zones jusqu’à la fin de la floraison afin de préserver la biodiversité. Sans parler du système de récupération d’eau de pluie pour anticiper les restrictions d’eau, et la plantation de légumes accessibles à tous au bord des massifs de fleurs. « Ce qui marche très bien ce sont nos courgettes, on les met au bord du massif et les gens viennent les cueillir, raconte Jean-Philippe Serieys. Au-delà de l’œil, on apporte de la nourriture. La boucle est un peu bouclée ».

Pas question, cependant, de se reposer sur ses acquis. Car comme il le dit lui-même, « une fleur, ça se gagne, mais ça peut aussi se perdre ». Ce label, au-delà d’un panneau qu’on remarque en entrée de ville, représente beaucoup. « Certaines villes l’ont perdu et le vivent très mal, surtout quand ça se sait. C’est considéré comme un échec, une marche arrière ».

Pour tenter de conserver ses deux fleurs, et montrer à la hauteur de son prix du jardinier, Jean-Philippe Serieys a déjà des idées : créer un bassin de plantes aquatiques dans l’ancienne fontaine du parc du Château, augmenter le seuil de plantation d’arbres, mais surtout, remettre la régie en route pour son successeur. « Avant de partir à la retraite, je veux laisser un service qui tourne, et ça c’est plus compliqué, on a beaucoup de mal à trouver des jeunes en apprentissage », regrette-t-il. C’est aussi à ça que doit servir le label « Villes et villages fleuris » : prouver le savoir-faire de la commune dans la gestion de ses espaces verts.