Un robot mantevillois à l’assaut de la Robocup 2024

8 étudiants de l’école d’ingénieur ISTY de Mantes-la-Ville participeront en juillet à la Robocup dans la catégorie « sauvetage ». À Eindhoven, ils pourront faire face à des mastodontes comme le MIT, mais ce combat de David contre Goliath les motive.

Pendant leur dernière année de formation en mécatronique-robotique à l’Institut des sciences et techniques des Yvelines (ISTY) de Mantes-la-Ville, huit futurs ingénieurs – Tom, Angélique, Baptiste, Elian, Maryia, Aurélien, Tanguy et Clément – planchent sur un projet de grande envergure : la conception d’un robot. Alors ce n’est ni un T-800 ni C-3PO qui sortira de l’ISTY mais une création censée intervenir lors de catastrophes naturelles, là où l’humain ne peut pas accéder, et découvrir si oui ou non des personnes ont survécu. Et pour le tester, quoi de mieux que de le présenter à LA compétition phare : la Robocup qui se déroulera en juillet 2024 à Eindhoven et lors de laquelle se réunissent des milliers de participants provenant d’une cinquantaine de pays.

Ce n’est pas la première fois que l’ISTY participe à cet événement dans la catégorie « sauvetage ». L’année dernière, à Bordeaux, cinq autres étudiants de l’école d’ingénieurs avaient fini 8ème sur 15. Une performance honorable puisqu’en face se trouvaient le MIT ou d’autres conceptions sponsorisées par Boston Dynamics. « Nous, quand on casse un condensateur qui coûte une centaine d’euros, c’est problématique. Eux ils peuvent le faire plusieurs fois sans problème » ironise Maryia. De plus, quand leurs concurrents peuvent s’appuyer sur des équipes 100 % dédiées sur ce projet, eux doivent jongler avec leur rythme d’alternance en entreprise. En théorie, ils disposent d’une vingtaine d’heures par semestre pour peaufiner leur robot mais c’est plutôt le temps qu’ils y passent chaque semaine. « Il y a une forme de masochisme » philosophe Aurélien.

Se préparer pour le jour J

Le but étant de faire mieux que lors de la précédente édition, ils ont décidé de repartir d’une page blanche car « l’ancien robot datait de quinze ans » explique Baptiste. Exit les deux chenilles, il y en a dorénavant 4, chacune pouvant se commander de manière indépendante. Ainsi, le robot pourra traverser certains obstacles plus facilement. Le pilote ne voyant pas la zone d’intervention, il devra s’aider des 8 caméras – dont une RGBD – et de deux LIDAR (Light Detection and Ranging) ou capteurs infrarouges, permettant de réaliser le maping et la photogrammétrie de la pièce (à l’instar des rues vues sur Google Maps, NDLR). Le tout sera contrôlé grâce à une ­manette de Playstation 4.

En attendant d’avoir fini la construction du nouveau robot, les huit étudiants de l’ISTY s’entraînent avec l’ancien sur les parcours de la Robocup 2023 reproduits dans l’atelier de l’école d’ingénieur et dont ils ont récupéré les plans. Allers-retours, détection de QR Code, clefs insérées dans des barillets, tout est fait pour glaner un maximum de points le jour J. Cela permet également d’effectuer quelques mises au point. Par exemple, lors de la présentation du projet le 18 décembre, la courroie d’une chenille s’est désaxée et a tenté de se faire la malle.

Tout ceci a évidemment un coût. La fabrication du robot en lui-même est estimée à 7 300 euros. Ensuite les diverses inscriptions à d’autres compétitions comme la German Open Cup (10 100 euros) afin de se faire la main puis celle de la Robocup (13 800 euros). Dans leur bilan prévisionnel des subventions, ils misent en grande partie sur leur centre de formation pour apprenti, puis le fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes, la communauté urbaine GPSEO, l’appui de certaines mairies ainsi qu’un financement ­participatif (2 000 euros).