Depuis 2021, la CAF des Yvelines organise un appel à projets nommé « Aller vers » à l’attention des communes du 78 comptant moins de 5 000 habitants. « Nous avions constaté que nous avions assez de structures d’animations sociales dans les grandes villes mais très peu dans celles rurales » explique Mathilde Sallard, responsable du pôle stratégie partenariale à la CAF78. Pour l’année 2023, 7 projets ont donc été examinés et parmi les 2 retenus, 1 fait partie du territoire de la communauté urbaine GPSEO : celui de Guerville intitulé « Ensemble tous mobiles ». Le but est – à travers le financement d’un projet itinérant – de permettre à la population guervilloise répartie sur 5 hameaux de se rencontrer, de bénéficier des activités proposées et ainsi d’éviter l’isolement.
« Lorsque nous avons inauguré le théâtre de verdure le 14 juillet, avec plein de petites animations comme des petits concerts, j’ai entendu quelques jours plus tard « ah, je serais bien venu mais je ne savais comment faire » se remémore Eveline Placet, l’édile locale, et cela, pour un maire, ce n’est pas entendable ». En effet, il y a peu de transports en commun dans la ville et aucune navette pour relier les quartiers. Or la topographie de Guerville rend le centre-bourg incontournable. Toutes les activités et tous les services – comme les commerces ou la maison médicale – s’y trouvent.
« Le centre ado rencontrait des problèmes car il doit passer par la nationale et cela peut être dangereux en vélo » ajoute la Maire. Autre problématique : les personnes âgées. « Ce sont souvent des femmes dont les maris ne leur permettaient pas de prendre le volant et qui maintenant sont sans moyen de locomotion. Alors que même à 70 ans on peut sortir entre copines. » Si au départ Evelyne Placet imaginait investir dans un minibus, quelques aléas l’oblige à se rabattre sur un véhicule type Kangoo qui sera financé à hauteur de 20 000 euros par la CAF des Yvelines.
Il parcourra les différents hameaux afin de notifier aux habitants les différentes manifestations prévues. Par ailleurs, le véhicule utilitaire pourrait servir à amener les livres passés en commande à la bibliothèque, d’apporter des jeux avec une ludothèque voire de ramener des personnes dans le centre-ville. Les premières navettes devraient voir le jour courant 2024 et Evelyne Placet n’espère qu’une chose : « Que la mayonnaise prenne ».