Calcia ne pourra pas remblayer sa carrière à l’aide de camions

La Préfecture a retoqué le cimentier, qui comptait faire passer 1 camion toutes les 3 minutes pendant 3 ans à travers Gargenville et Issou, pour transporter les matériaux censés combler le trou laissé par l’extraction du calcaire.

Les élus locaux peuvent crier victoire. Dans un arrêté datant du 2 janvier dernier, la Préfecture des Yvelines a dit non au ballet de camions que souhaitait mettre en place la société Calcia, pour combler la carrière de Guitrancourt qu’elle exploitait depuis 50 ans.

Le cimentier comptait en effet faire transiter les matériaux de remblaiement via des poids-lourds à travers le pont de Rangiport à Gargenville, la RD190 ou encore le centre-ville d’Issou. Ce qui avait déclenché l’ire des maires concernés, de Lionel Giraud à Issou à Yann Perron du côté de Gargenville.

Sauf que la Préfecture en a donc décidé autrement. « Les apports externes de matériaux inertes par poids-lourds sont limités à 300 000 tonnes pour l’année 2023 », précise l’arrêté préfectoral. Bien loin des 2,3 millions de tonnes que préconisait Calcia. Selon l’État, le trafic de camions envisagé « constitue un inconvénient nouveau pour la commodité du voisinage ». Les habitants des communes impactées avaient en effet témoigné leur inquiétude via une consultation publique lancée à la fin de l’été dernier.

La société souhaitait par ailleurs que son autorisation d’exploitation, expirée depuis le mois de janvier 2023, soit prolongée jusqu’en décembre 2025. Il n’en sera rien : l’arrêté préfectoral a autorisé Calcia a exploiter la carrière jusqu’au 31 décembre 2024 uniquement et « pour les seules opérations strictement nécessaires dans le cadre de la remise en état de la carrière ». Plus aucune extraction de matériaux commercialisables n’est donc autorisée.

La Préfecture a également fortement incité Calcia à réaliser une étude sur les délais, les coûts et l’impact environnemental de solutions alternatives pour le transport des-dits matériaux. Parmi elles, la remise en route et l’inversion du tapis convoyeur qui servait auparavant à amener le calcaire jusqu’aux quais de Seine, ou encore passer par le port de Limay. Le cimentier dispose de deux mois pour déposer un recours contre la décision de la préfecture.