Nous sommes au mois de janvier 2020. La campagne du premier tour des élections municipales bat son plein. Alors que chaque candidat tente de se démarquer, la liste « Verneuil avenir ensemble », dirigée par Patrice Jégouic et soutenue par le maire sortant Philippe Tautou, s’organise sur What’s App pour arracher des affiches du candidat qui monte, Fabien Aufrechter, avec la complicité de l’association Le Dragon Bleu. Sauf que quelques mois plus tard, entre les deux tours, ces conversations privées se retrouvent placardées sur les panneaux d’affichages du quartier Jean Zay. « Inadmissible et parfaitement illégal ». Tels étaient alors les termes employés par le candidat Aufrechter pour dénoncer l’affichage en ville de ces captures d’écrans issues du What’s App de la liste rivale.
Cependant, selon le responsable du groupe d’opposition « Action et progrès Verneuil-sur-Seine », Fabien Aufrechter aurait lui-même organisé cette campagne d’affichage, pour ensuite en critiquer la forme, mais surtout le fond. « Nous sommes troublés par la teneur des messages publiés », déclarait alors la liste de l’actuel maire dans un post daté du 17 juin 2020, soit entre les deux tours. Dans cette même publication, les membres de sa liste déclaraient s’interroger « sur la légalité de l’usage d’une association apolitique (domiciliée et subventionnée par la Mairie) à des fins politiques ».
Membre de la liste de Fabien Aufrechter lors de la campagne du second tour, suite à la fusion avec celle d’Olivier Melsens, le responsable du groupe d’opposition « Action et progrès Verneuil-sur-Seine » assure, documents à l’appui (et consultés par la rédaction), qu’il s’agissait d’un « acte prémédité ». « Son objectif était d’organiser [l’affichage des conversations] pour en dénoncer le fond, tout était cousu de fil blanc, accuse-t-il. Le projet de saisine de l’article 40 était rédigé bien avant que les affiches soient imprimés ».
Si l’élu minoritaire a décidé de révéler ces informations, c’est suite à la censure d’une tribune de son groupe d’opposition dans la dernière édition du magazine municipal. « J’ai été piqué au vif, avoue-t-il. Avant de censurer, le directeur de la publication, donc le maire, a l’obligation de de demander à l’auteur de supprimer ou modifier les termes qu’il juge diffamatoires, ou insultants. Je me suis donc dit que j’allais montrer aux Vernoliens qu’il ne respecte pas la loi ».
Démarche de vengeance ? Attaque personnelle ? L’intéressé, qui s’avoue « dégouté de la politique locale » assure surtout vouloir « informer les gens ». « Tout ce que nous pouvons répondre, c’est que les accusations de ce membre de l’opposition sont fausses », déclare-t-on du côté de la municipalité.