H.P. Lovecraft, Philippe Buchet, Sean Murphy… Nombreuses sont les inspirations, qu’elles soient françaises, belges ou internationales, qui animent l’artiste Nicolas Musique. Mais ce qu’il souhaite, c’est avoir son propre style, son indépendance : c’est pour cette raison qu’Anima Caverna, son studio de bande-dessinée indépendant, est né.
Celui qui a passé son enfance à Mantes-la-Jolie jusqu’à la prépa littéraire, avant de rallier Antony pour ses études artistiques, fait parler ses talents d’illustrateur depuis plus d’une dizaine d’années. « Maintenant je suis à plein temps dans la BD, mais je suis obligé de donner des stages et des cours de dessin », raconte Nicolas Musique, qui reconnaît sa chance d’avoir une compagne avec un emploi stable.
Car vivre de sa passion est loin d’être une chose aisée. D’abord, il signe des contrats proposés par des éditeurs, que ce soit pour des BD historiques sur Paris, Le Havre ou Rouen, ou alors pour un autre ouvrage pour le centenaire du Lions Club, « Générations Lions ». Mais Nicolas préfère avoir les mains libres. Accompagné d’Alexandre Ilic, son ami scénariste, il envoie des dossiers à des éditeurs, et croise les doigts. « On fait ça sur notre temps libre, on prend des risques, souligne-t-il. J’ai rencontré des éditeurs au festival de la BD d’Angoulême, j’avais plutôt des bons retours, mais ça ne s’est jamais concrétisé ».
Vient alors Anima Caverna, la maison d’édition qu’il crée avec son acolyte en fin d’année 2023. L’occasion rêvée de mettre sur pied son projet personnel : « Sombre Sel », une BD de fantasy-aventure, très inspirée des univers « lovecraftiens ». « Un journaliste qui enquête sur un lieu avec de lourds secrets… On est pile dans ce genre », raconte l’artiste. Après plusieurs mois à réfléchir sur l’univers et les thèmes de son œuvre, vient l’écriture d’un scénario très ambitieux. Trop ambitieux ? « Il s’est avéré qu’il faisait plus d’une centaine de pages, se rappelle-t-il. On voulait le faire en un tome, mais c’était trop risqué ». Ils imaginent alors une histoire en deux volumes.
C’est alors le moment d’aborder le sujet le plus périlleux : le financement. Pour que « Sombre Sel » voit le jour, Nicolas Musique mise sur le financement participatif. « C’est tout ou rien, confie-t-il. Il y aura une somme minimum, si on l’atteint, on l’imprime. Mais sinon, les gens sont remboursés, et le projet ne se fait pas ». Alors que la cagnotte Ulule devrait être lancée d’ici un mois, Nicolas Musique se creuse actuellement la tête au sujet des contreparties pour les futurs contributeurs. Illustrations bonus, marque-pages… « Les gens recevront la BD, mais le plus cool, c’est qu’ils seront mécènes et mini-éditeurs ! » D’ici là, on peut découvrir son travail en ligne, sur le site nicolamusik.ultra-book.com.