Quand le directeur de cabinet se vante d’une 468ème place sur 500

Guy De Chergé pourrait à lui seul servir de maître étalon de la mauvaise foi et illustrer l’une des phrases les plus emblématiques de l’œuvre de Michel Audiard.

À 32 places près et Mantes-la-Jolie raflait le bonnet d’âne ! Mais le directeur de cabinet de Raphaël Cognet a trouvé le moyen de s’enthousiasmer sur la place prise par Mantes-la-Jolie dans le classement des 500 villes où il fait bon vivre en 2024 du Journal du Dimanche (JDD). Pensez donc, 468 sur 500, ça méritait quand même une phrase qui restera sans doute dans les annales : « Grâce à l’action concrète du maire Raphaël Cognet et de son équipe municipale sur la sécurité, l’attractivité commerciale et le cadre de vie, la ville de Mantes-la-Jolie ne cesse de progresser de façon fulgurante dans le classement des villes où il fait bon vivre ». Rien que ça !

Sans doute aveuglé par la ligne rédactionnelle impulsée par l’extrême droitier Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs Actuelles, qui a fait fuir la quasi-totalité de la rédaction du JDD canal historique pour la remplacer par des zemouristes zélés, Guy De Chergé n’a pas lésiné sur la brosse à reluire.

Mettons de côté les critères qui permettent à Mantes-la-Jolie d’obtenir cette 468ème place sur 500 villes classées pour nous concentrer sur la concurrence.

Et pointer qu’une ville comme Trappes occupe la 218ème de ce même classement et celle des Mureaux la 351ème place. Deux villes dont personne n’ignore les difficultés mais dont les maires et leurs collaborateurs ne bombent pas le torse à la moindre embellie.

Comment donc le principal collaborateur du maire d’une sous-préfecture de 45 000 habitants peut-il être à ce point dans le déni sur la situation d’une ville qu’il contribue à gérer au quotidien ? Comment peut-il se mentir à lui-même et se féliciter d’une telle place dans un classement établi sur des critères totalement subjectifs ?

Côtoyer l’extrême semble assez mal réussir à ce garçon dévoré d’ambition qui peine à trouver sa place dans une structure à la hauteur de la valeur professionnelle dont il pense disposer. Ce n’est pas en intervenant avec une telle outrance que son mentor et ami autoproclamé Sébastien Lecornu, pourtant ministre de la Défense, risque de lui trouver un strapontin dans son cabinet.

Michel Audiard encore lui aurait dit à propos de De Chergé : « Dans la flatterie, aucune précaution à prendre, aucune limite à respecter. On ne va jamais trop loin ».

Une citation presque écrite pour le bedeau de l’hôtel-de-ville.