Comment Cognet mène des conciliabules avec l’opposition de gauche

Depuis le début de son mandat, le maire de Mantes-la-Jolie reçoit dans son bureau les membres du groupe « Le Printemps Mantais » avant chaque conseil municipal, Guillaume Quevarec en tête. Pratique républicaine ou petits arrangements entre amis ?

Électeurs mantais attention ! Vous qui avez voté pour la liste de gauche « Le Printemps Mantais », pensant que vos élus feraient feu de tout bois pour défendre vos intérêts, vous voilà trompés. Avant chaque réunion du conseil municipal, les élus du Printemps Mantais vont à confesse dans le bureau de Raphaël Cognet, histoire d’accorder leurs violons.

C’est sans doute lors d’échanges qui excluent les électeurs et jettent un sérieux doute quant à la nature des relations entre opposition et la majorité que l’un et l’autre trouvent les moyens de s’épargner en séance publique. Sauf bien évidemment quand les points soulevés par le groupe Mantes Unie pour l’Avenir ne souffrent d’aucune discussion. Ce fut le cas notamment d’un résultat de vote publié dans le magazine de propagande communale alors que le conseil municipal n’avait pas délibéré. Cette fois, Guillaume Quevarec a fait mine de s’offusquer. Sans plus. Ou encore l’entrée au conseil d’administration d’une société d’économie mixte sans oublier l’avantage donné au Printemps Mantais qui lui a permis aux dernières sénatoriales de disposer de voix supplémentaires. Cognet, le catholique conservateur qui avantage LFI et son chef de fil Jean-Luc Mélenchon, bouffeur de curé patenté. Il fallait oser. Ils l’ont fait.

Entre Audrey Hallier, ex-LFI et parait-il toujours de gauche, revendique son amitié avec les membres les plus droitiers de la majorité, au point d’être sûrement d’accord sur les positionnements les plus conservateurs de cette droite qui n’a rien d’humaniste, on est en droit de s’interroger sur la nature du positionnement du Printemps Mantais que les hirondelles se gardent bien d’annoncer. Dans le paysage mantais de gauche, personne ne mise un centime sur le fait que Guillaume Quevarec sera la tête de listes des prochaines municipales à Mantes-la-Jolie dans deux ans. « C’est un gentil garçon, qui a des valeurs, mais il n’a jamais compris grand chose à la politique et ce n’est pas aujourd’hui qu’il va s’y mettre. En plus, il a un défaut rédhibitoire pour un élu local, ce n’est pas un bosseur. Il reste à la surface des dossiers ». Cette critique ne vient évidemment pas de la droite ni du centre mantais mais d’un de ses compagnons de route politique. Et oui, la politique est un combat. Et des sujets ne se règlent pas en catimini dans un bureau avec une ­poignée de cacahuètes.