Prison de Magnanville : l’incroyable positionnement des élus mantais

Alors que le préfet de Région vient de révéler la préférence de l’État sur son lieu de localisation précis, personne ne comprend pourquoi cinq adjoints au maire de Mantes-la-Jolie soutiennent le projet rejeté par leur propre maire mais aussi et surtout leurs collègues de Magnanville et la population vent debout contre cette construction.

Ce sont nos confrères du Parisien qui nous l’apprennent. Selon le journal, propriété du groupe de luxe LVMH, la prison de Magnanville pourrait être construite « au plus près des habitations ». Selon les informations du quotidien francilien « le ministère de la Justice a choisi le « site 1 » pour y installer le centre pénitentiaire de 700 places qui devrait voir le jour d’ici à 2028 sur les hauteurs de la commune ». La présidente de la Région Valérie Pécresse qui avait interrogé le préfet de la région Ile-de-France Marc Guillaume a obtenu cette réponse qui n’était connue de personne.

C’est une très mauvaise nouvelle pour les habitants de Magnanville car l’emplacement choisi est celui qui se situe au plus près des maisons et du lycée. Alors que le second lieu était lui distant de 200 mètres d’un quartier pavillonnaire, au milieu des champs, à plus de 200 mètres d’âme qui vive. Seulement voilà, il avait l’inconvénient aux yeux de l’État de créer du « mitage agricole » et de s’opposer aux principes d’urbanisme voulus par le Conseil régional d’Ile-de-France.

Du côté de Magnanville, tous les élus se sont mobilisés derrière leur maire Michel Lebouc et la population qui ne veut pas entendre parler de ce lieu de privation de liberté sur la commune. S’ils se sont félicités de l’opposition de la quasi-totalité des maires de la communauté urbaine GPSEO qui ont soutenu une motion de rejet de l’arrivée de cette prison, ils ne décolèrent pas à l’encontre de cinq adjoints du maire de Mantes-la-Jolie, lequel s’oppose à l’implantation comme son adjoint aux sports Karim Boursali et la conseillère ­municipale déléguée Clara Bermann.

Contrairement à 92 % des élus communautaires de GPSEO qui ont soutenu la motion d’opposition au projet, la construction d’une prison est encouragée par Nathalie Aujay adjointe au commerce, Fabien Corbinaud, adjoint à l’urbanisme, Ibrahima Diop, adjoint aux affaires sociales, Edwige Hervieux, première adjointe, et Nicole Konki, adjointe à l’éducation.

Au-delà des tensions que ce vote provoque au sein de la municipalité mantaise, c’est surtout l’incompréhension qui domine dans les communes voisines. « Si j’étais aussi bas de plafond que ces élus, je dirais que s’ils tiennent autant à avoir une prison près de chez eux, qu’ils trouvent le foncier sur Mantes-la-Jolie » tonne Jean-Michel, un habitant de Magnanville viscéralement opposé à la prison. « Mais le pire là-dedans, c’est que ces gens-là ne se positionnent pas en fonction de l’attente des habitants de leur ville mais pour de basses raisons politiciennes. Comme ils soutiennent le gouvernement et que certains d’entre eux se sont présentés devant les électeurs avec l’étiquette LREM-Horizons-MoDem comme Madame Hervieux avec le résultat qu’on connait, ils se mouillent en faveur du projet. Préférer son parti aux intérêts de sa ville, c’est vraiment minable ».