Sanctions financières lors des mariages : qui le maire veut-il sanctionner ?

500 euros en cas d’annulation de la cérémonie sans raison sérieuse, 300 euros de frais à partir d’une demi-heure de retard sur l’horaire fixé, 500 euros pour d’éventuels frais de remise en état du matériel de l’hôtel de ville et 200 euros pour des jets excessifs de confettis. Lors du dernier conseil municipal, le maire a annoncé des mesures dont on se demande bien comment il pourra les appliquer.

Futurs mariés mantais attention, prochainement, c’est le doigt sur la couture de sa robe que la future mariée et son futur conjoint sur celle de son pantalon qu’ils devront se présenter à l’hôtel-de-ville pour y célébrer leurs noces. Sinon, gare aux amendes qui risquent de pleuvoir comme des pétales de rose à la sortie de l’hôtel-de-ville.

La décision a été prise lors du dernier conseil municipal. Quand un couple souhaitant convoler viendra déposer ses formalités en mairie, il devra y joindre quatre chèques de caution. Rien que ça ! Des garanties censées couvrir les frais que pourraient engendrer, les agissements d’eux-mêmes et leurs convives.

Pourquoi donc le maire et son équipe municipale ont-ils pris cette décision alors que des dizaines de mariages s’y déroulent sans que le moindre incident n’ait lieu ?

Le maire met en avant des « comportements irrespectueux et même agressifs vis-à-vis des agents et des élus »

Lors du débat qui a eu lieu au conseil municipal du 25 mars dernier, l’élu de la liste Mantes Unie pour l’Avenir Amadou Daff n’y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la décision de la majorité. « C’est tout simplement xénophobe et raciste », a considéré le conseiller municipal d’opposition, une personnalité pourtant très apaisée cherchant en permanence à rassembler ce qui peut être épars. « Je ne peux pas accepter qu’on vote une délibération dirigée contre des communautés précises. Tout le monde voit où vous voulez regarder. Les mariages dont vous parlez sont les mariages maghrébins et africains. Voilà la réalité des choses. »

Le maire a alors pris une position outragée, estimant ces propos « d’inacceptables ».

Ménageant en permanence la chèvre et le chou, en clair ses amitiés municipales très droitières et son appartenance au groupe de gauche « le Printemps mantais » comme son camarade Guillaume Quevarec, l’ex-LFI Audrey Hallier y est aussi allée de sa saillie contre la décision majoritaire, considérant non sans bon sens que la municipalité assimilait dans sa délibération l’utilisation de fumigènes ou de pétards avec le traditionnel lancer de riz, de confettis ou de pétales de roses.

Toujours à la recherche du bon argument pour soutenir contre vents et marées la majorité municipale dont la directrice-adjointe de la communication de la ville de Mantes-la-Ville n’est autre que celle qui l’a précédé, notre confrère de l’hebdomadaire local payant s’est souvenu qu’en août dernier, Raphaël Cognet avait annulé un mariage.

Pour des faits qui n’avaient strictement rien à voir avec la délibération votée en conseil municipal. Ce jour-là, le marié n’était pas arrivé jusqu’à l’hôtel-de-ville. Avec une douzaine de ses invités, il avait pris pour cible le commissariat de police, tirant des mortiers d’artifice contre sa façade avant d’être interpellé.

« Une fois de plus, le maire de Mantes-la-Jolie vise sans le dire des communautés parfois un peu turbulentes et peu regardantes sur les horaires qui ne constituent pas les gros bataillons de son électorat » remarque un observateur privilégié de la vie locale mantaise.

Autre élément factuel, on verra comment le contrôle de la légalité de la préfecture des Yvelines apprécie la délibération votée. Et si d’aventure, elle n’est pas attaquée devant le tribunal administratif.