Horaires modifiés, intimidation… Que se passe-t-il entre le club de judo et la Mairie ?

Depuis plusieurs mois, de vives tensions se sont installées entre le club Olympic judo Buchelay Mantes et la Mairie de Buchelay, entre horaires modifiés, courriers menaçants et pétition. De quoi remettre en cause l’avenir du club au sein de la commune ?

Nous sommes à la fin du mois de février, à la Plaine des sports de Buchelay. Une pétition tourne parmi les adhérents de l’Olympic Judo Buchelay Mantes, qui viennent d’apprendre que leurs cours du mardi soir sont tout bonnement annulés. « Voilà que nous avons le sentiment de ne plus être les bienvenus, que nos enfants ne devraient pas avoir le droit de pratiquer sereinement leur sport », peut-on lire dans ladite pétition.

Revenons quelques mois en arrière, en juin 2023, les associations sportives de la commune font parvenir leurs demandes de créneaux pour la saison à venir. Le club de judo transmet alors ses horaires habituels. Sauf que cette intersaison est aussi la première de la nouvelle équipe municipale menée par Stéphane Tremblay, après la démission de Paul Martinez quelques mois plus tôt. À la grande surprise du club, les horaires demandés ne sont pas octroyés. « Au mois d’août, je leur ai confirmé que les créneaux du mardi soir qu’ils s’étaient attribués de manière unilatérale ne leur seraient pas octroyés, se souvient le maire Stéphane Tremblay. Le président du club Jean-Pierre Heuzé en a pris acte, mais Stéphane Brégeon (entraîneur du club, Ndlr) l’a pris autrement ».

Au club, on s’affaire alors pour modifier le planning. Selon un adhérent, un accord oral aurait été donné par le directeur des services au mois d’octobre pour maintenir le premier cours du mardi soir, de 18 h 45 à 19 h 45, jusqu’à la fin de l’année. « Nous n’avons pas eu de confirmation écrite, ajoute-t-on au sein du club. Nous décidons de suspendre le cours adulte 1 mois attendant une réponse de la Mairie et sans réponse de leur part, nous reprenons les cours début décembre normalement en cours partagé avec un cours de gym-cross fit (20 h-21 h). Tout se passe très bien et en bonne entente avec le professeur de cross-fit » ajoute-t-on au sein du club.

Finalement, au mois de février, la réponse de la Mairie finit par arriver : les cours du mardi soir à 19 h sont bien annulés, et la pétition voit le jour. « Horaires modifiés, partage du tatami avec des pratiques sportives diamétralement opposées et bruyantes, accès au matériel rendu compliqué, courriers menaçants et intimidants sont autant d’éléments qui viennent confirmer nos craintes », s’inquiètent les signataires de la lettre. Ceux-ci réclament d’ailleurs « le maintien des créneaux horaires et la garantie d’une pratique sportive pour les enfants et les adultes », « un partage en bonne intelligence de la surface d’entraînement » ou encore « que la municipalité annonce clairement ses intentions et son objectif vis à vis des clubs sportifs ».

Au sein de l’hôtel de ville, on remet en cause la légitimité de la pétition : le maire Stéphane Tremblay assure avoir « reçu des mails de personnes qui ne s’associent pas à ce qui a été écrit ». Quoi qu’il en soit, le temps est désormais au dialogue. Après une rencontre houleuse avec l’auteur de la pétition, le maire est allé voir les parents et leurs enfants mardi dernier pour que « la vraie parole de la municipalité soit entendue ». Et quant à l’avenir du club au sein de la commune, qui semble inquiéter les adhérents, l’édile buchelois reste évasif : « Il y aura du judo quoi qu’il arrive. Si les règles sont bien respectées par le club de judo, ce sera eux. Je veux que les entraînements, les relations avec la Ville et l’utilisation de l’outil mis à sa disposition soit respectés ». Une rencontre est d’ailleurs prévue avec le président du club dans les prochains jour pour parler de l’avenir.