Le service des urgences de Vivalto en grève

Le 2 avril, le service des urgences du centre hospitalier privé du Montgardé s’était mis en grève. Surcharge de travail, sentiment d’insécurité, le personnel médical s’était mobilisé pour qu’un sentiment de bien-être regagne l’établissement de santé.

« C’est la première fois depuis bien longtemps ». Régine, infirmière au centre hospitalier privé du Montgardé, rappelle qu’il n’est pas dans les habitudes des soignants de faire grève. Le 2 avril, près d’une dizaine d’entre eux, presque exclusivement issus du service des urgences, refusaient de reprendre le travail, la faute à une situation insoutenable. « Le nombre de patients est en hausse alors que nos effectifs restent constants » déplore Diren, également infirmière. En effet, lorsqu’elle est arrivée dans cet établissement de santé, il y avait entre 50-60 passages par jour, maintenant c’est entre 70 et 100 : « Des personnes ne veulent plus aller dans les établissements publics, j’entends souvent « je refuse d’aller à Mantes-la-Jolie, à Poissy, à Meulan (lieu d’implantation des trois hôpitaux du groupement hospitalier de territoire Nord, Ndlr) » ».

Conséquence, le temps d’attente se rallonge et les patients deviennent agressifs. « Pour le moment ce n’est que verbal, précise Germaine, mais c’est une à deux fois par semaine ». Toutefois, l’infirmière ne se démonte pas. Si cela va trop loin, elle n’hésite plus à franchir les portes du commissariat des Mureaux. Elle l’a même déjà fait 3 fois, par exemple lorsqu’une femme qui s’était réfugiée dans la clinique, voyait son compagnon violent venir avec des connaissances pour en découdre.

Pour que le climat s’apaise, Diren et ses collègues demandent l’ajout d’un infirmier, d’une RTT en plus par trimestre ainsi qu’une revalorisation salariale de 200 euros net. Par ailleurs, ils militent également pour l’embauche d’un agent de sécurité et la sécurisation de leur lieu de travail. « Nous sommes obligés de passer par là, explique-t-elle, quand nous faisons des demandes personnelles, la direction nous retorque que ce n’était pas comme cela que cela se fait, idem quand c’est en groupe. »

Vendredi, le personnel des urgences a donc été reçu par la directrice des ressources humaines. Pour la fin de la semaine prochaine, ils doivent noter les dysfonctionnements afin de négocier avec la maison mère Vivalto. Tous espèrent que ce n’est pas un moyen de calmer le jeu, sinon « on se remettra en grève » ­prévient Diren.