Selon la fédération française de sauvetage et de secourisme, 1 500 postes ne seraient pas pourvus dans les piscines municipales. Pour lutter contre cette pénurie et inverser la tendance, l’association Asporta, en collaboration avec le Ministère des sports et France Travail, a lancé l’opération « Aquatique’s Tour » aux 4 coins de l’Hexagone. Le mercredi 10 avril dernier, l’événement situé entre la réunion d’information et le salon de l’emploi a investi la piscine communautaire de Verneuil-sur-Seine, pour la deuxième date de cette grande opération séduction.
Pour Eve Melca-Saïdj, membre du comité de direction d’Asporta et directrice des sports de la Ville de Neuilly-sur-Seine, le principal objectif est de rendre la profession plus attractive. « Le métier n’attire pas forcément parce qu’il y a un manque de communication, analyse-t-elle. On a un peu l’image du maître-nageur qui est assis sur sa chaise, en train de surveiller des plans d’eau ».
Pour arpenter les différents stands, pas de prérequis : des professionnels de la formation sont là pour accueillir les intéressés, tandis que divers employeurs, publics ou privés, permettent de se renseigner sur les conditions de travail, l’autre frein au recrutement dans le secteur. « Cela fait déjà quelques années qu’on constate ce déficit, mais les difficultés deviennent encore plus fortes depuis la crise Covid, observe Eve Melca-Saïdi. Quand on fait le métier de maître-nageur, on peut travailler le matin, le midi, le soir, le week-end… La société s’est transformée, les gens ont tendance à vouloir des horaires de bureau ».
Au-delà de ces journées de rencontre, de grands moyens sont employés pour séduire les jeunes : campagne de communication à coups de vidéo dynamiques, formations et tests d’aptitude, mais surtout une grande réflexion autour des conditions de travail opérée par le Ministère des sports. « Il y a une réflexion nationale portée par tous les acteurs de la profession, ajoute-t-elle. Des états généraux du métier ont été lancés pour essayer d’harmoniser les conditions salariales et adapter les horaires ». Si le « fort succès » de la première date, le 4 avril à Dole (Jura), redonne un peu d’optimiste, les acteurs de la profession espèrent toujours que les jeunes se jetteront à l’eau.