En s’approchant de la dalle en béton jouxtant la route près des terrains de football, à Verneuil-sur-Seine, on peut apercevoir un message équivoque, inscrit à l’aide de planches de bois : « NON ». Il s’agit de la réponse on ne peut plus claire des habitants à la construction d’une antenne 5G de 26 mètres de haut, initiée par l’opérateur Free. Un projet si décrié qu’il a engendré une pétition rassemblant plus de 6 200 signatures, à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Revenons quelques temps en arrière, en 2020 plus précisément. En pleine période de confinement, l’opérateur Free transmet une demande de permis pour la construction d’une antenne 5G, dans le champ face au complexe sportif François Pons. Une autorisation que le maire de l’époque, Philippe Tautou, ne signe pas. Cependant, lors de l’élection de son successeur Fabien Aufrechter, aucune passation n’a lieu, et le dossier n’est donc pas abordé. Problème : l’autorisation devient tacite 2 mois après le dépôt de la demande, soit le 23 juillet 2020.
« Dès qu’on a eu le dossier en main en septembre 2020, on a repris contact avec Free qui a convenu qu’il y avait eu un micmac, se souvient Fabien Aufrechter. On a alors proposé un autre site, au sein même du complexe François Pons, sur le côté d’un terrain synthétique, afin d’éviter toute artificialisation des sols et tout impact paysager ». Tout semble alors s’arranger, le bail est signé… Jusqu’à un nouveau rebondissement : le prestataire chargé du chantier abîme des infrastructures électriques dès le début des travaux. « Ils sont tombés sur les câbles des mâts lumineux du stade en creusant, on leur a donc demandé, avec la communauté urbaine, de stopper les travaux pour faire des diagnostics », explique le maire vernolien.
Statu quo, donc, pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que Free reprenne finalement les travaux… sur le site initial, dans le champ en face du complexe sportif. « J’ai immédiatement appelé notre interlocutrice chez Free qui a promis de revenir vers nous, mais qui ne l’a jamais fait, peste l’édile. Nous avons saisi des parlementaires, ainsi que le ministère du numérique qui n’a pas eu de retour de Free ». En attendant, ladite pétition a été créée, et signée par Fabien Aufrechter qui ne baisse pas les bras pour autant. « La communication n’est pas rompue, j’ai bon espoir d’avoir une réponse cette semaine ». L’optimisme est de mise, donc, grâce à l’abnégation des habitants et des élus face à cette situation ubuesque.