C’est une rumeur qui enfle depuis de nombreux mois au sein de la Cité Saint-Louis : la branche pisciacaise du RER A va-t-elle disparaître au profit de Cergy, avec l’arrivée d’Eole ? C’est en tout cas le son de cloche qu’aiment propager les élus du Val d’Oise, qui verraient d’un bon œil une meilleure desserte de Cergy afin de pallier les galères rencontrées par les usagers.
Pour la Mairie de Poissy, cependant, et plus globalement pour les élus du territoire, il est hors de question de laisser la moindre rame aux voisins cergyssois : ils l’ont rappelé lors d’un rassemblement organisé le samedi 27 avril dernier, sur le parvis de la gare pisciacaise, durant lequel ils ont répondu aux inquiétudes des usagers.
« Les lignes A et E sont appelées à cohabiter et à se renforcer mutuellement, a assuré la maire Sandrine Berno Dos Santos, qui s’est également défendue face à certains commentaires qualifiant les élus de « hors sol ». « On ne se déplace pas tous en voitures avec chauffeur. Les élus ne sont pas salariés de la Ville, ils ont tous des vies professionnelles à côté, et donc ils prennent les transports en commun que ce soit le bus, le RER ou le train jusqu’à Saint Lazare. Oui on est avec vous, oui on comprend ce que vous vivez, parce que les galères que vous vivez, on les vit aussi ».
Le vice-président chargé des mobilités à la communauté urbaine GPSEO, Eddie Aït, a tenu à rappeler « l’attachement » du territoire au RER A. « Ce combat est un combat de territoire, un combat pour répondre aux enjeux de mobilités et aux enjeux liés au développement économique, poursuit l’édile carriérois. Il doit également être une réponse efficace au peuplement de notre territoire qui est un élément positif, et en répondant aux enjeux de peuplement du territoire, on réduit l’empreinte carbone des déplacements individuels ».
L’argument du développement économique tient particulièrement à cœur au député de la 12ème circonscription des Yvelines, Karl Olive. Il a insisté sur l’attractivité de la commune et le développement de son maillage économique. « Nous sommes redevenus le premier bassin d’emploi des Yvelines et de la Vallée de Seine, a rappelé l’ancien maire pisciacais. Et ce n’est pas un hasard si on a considéré que l’emploi devait être notre premier combat. Il faut permettre aux entreprises qui viennent de s’installer de pouvoir les accueillir et de leur faciliter les transports, c’est ce qui se passe avec le campus XXL de Stellantis, avec le Paris-Saint-Germain, le nouvel hôpital… »
Outre les belles paroles et les promesses, les habitants ont même eu droit à un peu de concret. Sandrine Berno dos Santos a annoncé la composition d’un groupe de travail afin de « regarder les symptômes » et « dresser un diagnostic » de la situation pour ensuite l’adresser à Île-de-France Mobilités pour « faire avancer les choses ». « On compte sur vous car les premiers concernés, ce sont les usagers ».