
Rue Maurice Berteaux, tout le monde connaît ce Muriautin s’approchant de la cinquantaine. Depuis 2022, il mène son petit trafic de cocaïne bon an mal an. Ses clients – qui se dirigent vers lui par le bouche-à-oreille – le contactent via WhatsApp, Signal ouTelegram voire en écrivant un sms à « Marcel Coco » (le nom a été changé, NDLR). Tous ont le même profil : des hommes d’âge mûr voulant échapper à la dure réalité de la vie comme la mort d’un parent proche ou un travail stressant. D’ailleurs, le presque cinquantenaire assure avoir un code d’honneur : il n’achète que pour lui ou ses habitués et refuse de vendre à des mineurs. Par mois, son business lui rapporte un millier d’euros, ce qui lui permet de payer son loyer et de vivre décemment. Mais n’étant pas très discret, la police finit par tomber sur lui le 17 mars.
La garde à vue se déroule mal. Les effets de la cocaïne se dissipent et il alterne les phases apathique et colérique. Toutefois, il avoue tout et c’est pour cette raison qu’il comparaissait au tribunal de Versailles le 25 avril. Son avocate le défend au maximum afin d’éviter l’incarcération. Elle rebondit sur une phrase du procureur de la république, qui, après ses recommandations, explique qu’il faudra essayer de le réintégrer socialement. La femme de loi demande un régime de semi-liberté pour que le dealer cherche un travail et une formation, deux choses qu’il n’a plus depuis 2 ans. Elle dresse aussi le portrait d’un homme qui malgré sept condamnations depuis 2004, a toujours respecté les amendes infligées ainsi que les durées des sursis probatoires.
Le Muriautin regrette d’être retombé dans ses travers – il avait déjà eu une condamnation pour les mêmes faits en 2020 – et reste conscient qu’il vend « de la merde ». Quelques instants plus tard, la cour délibère. 30 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis avec l’interdiction de paraître aux Mureaux à sa sortie et éviter ainsi le retour vers ses mauvaises fréquentations.