Cette année scolaire est un véritable chemin de croix pour le Nouveau Collège. Les représentants des parents d’élèves avaient appelé une nouvelle fois à des journées d’actions les 29 et 30 avril. À l’instar du mois de février, ils avaient demandé aux familles de ne pas placer leurs enfants dans l’établissement afin de mettre en lumière tous les dysfonctionnements. « Sauf pour ceux de 3ème, car ils ont leur brevet à passer et nous ne voulons pas ruiner leur avenir, précise une maman, déjà qu’il n’y a pas eu la session d’école ouverte durant les vacances d’avril. » Cette fois-ci, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’accès aux toilettes.
D’après les dires de ces représentants, cela ressemble à s’y méprendre à la recherche du laissez-passer A-38 dans la « maison qui rend fou » des Douze Travaux d’Astérix. « Il y a tout un protocole, explique la mère d’un collégien, ils doivent passer par la vie scolaire, puis par l’accueil, remplir un document. Puis ils se font remettre une clef et après ils doivent revenir pour signer à nouveau un document. » Un père, présent juste à côté, s’insurge sur le côté illégal de ce processus mis en place après la découverte de graffitis dans les WC insultants et menaçant certains professeurs.
Une équipe enseignante qui n’y arrive plus comme nous l’avons déjà écrit dans nos éditions précédentes – notamment la numéro 380 du 6 mars – et qui fond comme neige au soleil. Chez les représentants de parents d’élèves, même si les absences les rendent inquiets pour l’avenir de leurs progénitures, c’est surtout le manque de communication qui est pointé du doigt. « Nous n’avons aucune communication là-dessus. Pour avoir des informations, nous devons écrire directement à l’Éducation nationale. Cela crée un climat anxiogène » déplore une autre maman. Autre point d’achoppement, l’absence des trois CPE. Depuis un mois et demi, deux d’entre eux sont en arrêt maladie, rejoints la semaine dernière par le dernier. Plus personne pour faire respecter le règlement intérieur donc… Même s’il semblerait que les deux premiers cités soient revenus le 2 mai.
Un imbroglio existerait également autour de la classe patinage. « Soi-disant, ce serait le Département qui refuserait de financer ce projet présent depuis plusieurs années, mais nous avons vu Pierre Bédier qui indique le contraire » se questionne le père d’un collégien. L’ex-maire de Mantes-la-Jolie aurait même lâché dans son franc-parler habituel : « Les 10 000 euros, je vous les donne tout de suite ».
L’appel des représentants d’élèves a été bien entendu puisque le 29 avril, il n’y avait qu’une soixantaine de collégiens dans l’après-midi, tandis que le lendemain, ce chiffre ne montait qu’à une centaine. « Nous savons que nos quartiers sont difficiles, mais je suis persuadée qu’une co-construction entre la direction et les familles permettrait d’avoir de bons résultats » résume une maman.