« Toute ma vie, j’ai vu mon père violenter ma mère. Je pense que l’un des deux finira par mourir ». Ces mots, ce sont ceux d’un fils complètement résigné. Il a 28 ans et il n’est pas dupe. Sa sœur non plus. Par ailleurs, si le fils reste présent auprès de sa mère, sa petite sœur, elle, a quitté le domicile et ne veut plus avoir affaire à son géniteur. Cela se comprend, elle aussi a subi des violences de sa part, lui cassant une dent au passage.
Bien que séparée depuis cinq ans après 25 ans de vie commune, leur mère est toujours bloquée dans cette relation toxique avec son ex-conjoint. Mais ce n’est pas une excuse de tout ce qu’elle prend dans la figure, aussi bien au sens propre comme au figuré. En décembre, après de nombreux messages vocaux injurieux envers son ancienne épouse – « Pute, tu mérites la pendaison, vieille pute délabrée, shiteuse, chienne des bas-fonds, si je ne me retenais pas, je te tuerais » – il revient dans le domicile conjugal, détruit plusieurs objets et s’en prend à elle. Pour ces faits, il prend une injonction du tribunal l’interdisant d’approcher son ex-compagne, ainsi qu’une interdiction d’être présent sur le territoire yvelinois. L’homme de 47 ans refait sa vie à Seraincourt (Val-d’Oise). Et finalement il revient.
Le 24 avril, c’est une nouvelle scène de violence qui se joue et la Police intervient. Le fils a prévenu sa tante que son père est en train d’étrangler sa mère et qu’il le tient même en joue avec un pic à brochette. Durant l’audience, le presque cinquantenaire utilise la panoplie du mari violent cherchant à se dédouaner. Son ex lui écrirait également des messages menaçants mais il n’y a aucune trace dans son téléphone puisqu’il les efface.
Il insiste également qu’il préfère revenir la voir afin qu’elle ne devienne pas hystérique à cause de sa consommation de cannabis. « Elle devrait être également dans le box des accusés » scande l’homme de 47 ans. Le président de la cour ne se laisse pas avoir et le condamne à 20 mois de prison dont 8 avec sursis.