« Nous n’avons pas eu autant de monde depuis 2004 ». C’est avec un enthousiasme certain que l’équipe des Scouts et Guides de France ont accueilli près de 2 000 jeunes, parents et bénévoles le week-end dernier à Jambville. C’est à cette date que se déroulait l’Assemblée générale des Scouts et Guides de France, durant laquelle se sont tenues les élections du conseil d’administration de l’association, entre les différents stands, ateliers et prises de parole qui ont rythmé ces deux jours.
Pour cette édition, un regard tout particulier était porté sur un sujet qui alimente les débats depuis plusieurs années : la santé mentale des jeunes. « Ce qui a été important pour nous au moment de choisir le thème de cette résolution, c’est de prendre en compte les besoins de la jeunesse, raconte Quentin Chaix, porte parole des Scouts et guides de France. On se rend compte que le Covid a révélé une forme de mal-être extrêmement forte chez les jeunes. Il y a un bon nombre de paramètres qui nous alarment : le taux de tentatives de suicide augmente, les alertes sur de la dépression ou des troubles psy, sans parler des conditions de précarité, et on sait que ça a une influence ».
De nombreux stands et conférences ont ainsi été déployés tout le week-end sur le sujet, afin d’alimenter cette prise de conscience collective, mais aussi de parfaire l’accompagnement des guides en prenant en compte cette problématique majeure. « La cible, c’est surtout les adultes et les cadres, pour leur permettre de réfléchir à des leviers et à des moyens de mettre en place la bientraitance envers les jeunes, souligne Paulo, responsable du pôle formation chez les scouts du département de l’Aisne. Au vu de ce qui s’est passé ces dernières années, il était temps de prendre à cœur cette question là, et que les éducateurs s’emparent du sujet. Même si cette action était présente sans qu’on la nomme, maintenant il faut faire en sorte de penser à cette notion quand on fait des activités avec les jeunes ».
Le choix de cette thématique prend également tout son sens, quand on sait que l’enfermement des jeunes pendant la crise sanitaire a été l’une des principales causes du mal-être de bon nombre d’entre eux. Le scoutisme et le retour d’une certaine connexion à la nature peuvent-ils représenter un remède ? C’est en tout cas ce que pense Quentin Chaix. « Je crois que la vraie force du scoutisme, c’est sa double capacité d’à la fois transposer les jeunes dans un autre univers, dans la forêt autour d’un feu avec ses amis, mais aussi de leur apprendre des compétences qui vont leur être utile dans le monde pour être en confiance, en résilience, pour qu’ils retrouvent du plaisir là où ils en ont perdu. Car si c’est juste pour créer une bulle hors du temps, ça ne marchera pas, ça leur offrira juste un répit, mais derrière, ils vont replonger dans les galères ». En tout cas, le confinement semble avoir été un déclencheur pour de nombreuses familles : depuis le Covid, ce sont pas moins de 10 000 adhérents qui ont rejoint les Scouts et guides de France.