Parmi les fans de ballon rond, il y a les irréductibles. Ils se nomment les « groundhoppers » et bien qu’ils aient sûrement un club de cœur, leur dada est de parcourir le globe afin de trouver LE stade. Des applications existent déjà pour répertorier les enceintes visitées, mais aucune pour organiser le fameux voyage. « C’est là où tout le monde se décourage, car entre les réservations des billets d’avion, les hôtels… cela représente une logistique assez démentielle » explique Fabien Selles. Lui et son acolyte Boubou Camara, originaire du quartier du Val Fourré de Mantes-la-Jolie, se sont lancés dans une grande aventure. Entre deux missions de consulting, les deux hommes – également épaulés par Aly Gueye et Idir Nait Ali – qui se sont connus sur les bancs de la fac de Cergy au début des années 2000, peaufinent Fanswaves. Cette application, déjà opérationnelle et disponible sur toutes les plateformes de téléchargement mobile, permet donc aux « groundhoppers » d’avoir toutes les informations réunies sur un seul écran. « Nous avons ensuite des liens d’affiliation qui permettent de nous rémunérer » explique Boubou.
Des projets dans les tuyaux
Ce projet n’emballe pas qu’eux puisqu’ils faisaient partie de la délégation française lors de CES de Las Vegas (États-Unis), la grande messe de la high-tech, en 2023 et aussi en 2024. « C’est quelque chose d’incroyable car la première fois que j’y avais mis les pieds c’était en 2010. J’ai vu des trucs qui ne sont toujours pas sortis dans le commerce » se remémore Fabien. Cela leur a aussi permis de faire de belles rencontres, comme Thierry Daupin, un Nîmois qui tente d’implanter le rugby au pays de l’oncle Sam. Et avec le concours d’autres connaissances, voilà nos deux compères qui taillent le bout de gras à des dirigeants célèbres du football français comme Bernard Caïazzo, co-président de l’AS Saint-Étienne. « Pour nous petit pèlerins qui sommes dans notre coin, c’est un véritable rêve éveillé de voir que beaucoup de personnes veulent accompagner notre révolution » s’exclame l’ex-Mantais.
Pour le moment, chacun des fondateurs de Fanswaves le finance avec ses fonds propres. « Nous recherchons des investisseurs pour faire évoluer rapidement le produit », détaille Fabien, « les banques trouvent notre projet viable mais comme nous n’avons fait aucune levée de fonds, elles restent très frileuses », déplore Boubou. Cela leur a tout de même permis d’avoir une application fonctionnelle qui assure l’essentiel, même si de nombreuses idées fourmillent dans leurs têtes. L’un et l’autre voient Fanswaves comme un futur réseau social qui permettra aux « groundhoppers » d’échanger rapidement. Et surtout d’avoir une marketplace où tous les éléments seraient ajoutés au panier de l’utilisateur. « Cela devrait arriver pour la fin d’année » précise Boubou. Par ailleurs, ils essaient de nouer des partenariats – comme avec le Los Angeles FC, future équipe d’Olivier Giroud qui compte déjà Hugo Lloris dans ses rangs – et ne se fixent plus aucune limite.