Le 14 mai, il n’est même pas 9 h quand un couple d’une trentaine d’années commence à se disputer. La femme reproche à son concubin de l’avoir trompée il y a 6 ans, chose que celui-ci a avoué il y a quelques mois. Elle n’arrive pas à passer l’éponge et déjà la veille « une scène » avait eu lieu sur les quais de Seine. Ensemble, ils s’occupent de 3 enfants : une adolescente de 14 ans – fruit d’une précédente relation de la mère et qui n’a plus de contact avec son père – un garçon de 10 ans et une petite fille d’à peine quatre mois. Celui du milieu vient de partir au collège mais l’adolescente s’occupe de sa petite sœur qu’elle tient dans les bras. Mais devant les cris et les hurlements, elle intervient. Sans le vouloir, son beau-père lui met une gifle, elle tombe à la renverse mais protège le bébé dans sa chute. Ouf, il n’a rien.
Les deux adultes continuent de s’invectiver. La Conflanaise d’1 m 59 fait ce qu’elle peut pour tenir tête à cet homme de 20 cm de plus qu’elle. Agacé, il lui décoche une droite. L’aînée de la fratrie envoie alors 3 sms à sa grand-mère : « Mamie, appelle la police, maman à le visage en sang… elle est défigurée… quand est-ce qu’ils [la Police] arrivent ? » Lorsque le juge brandit les clichés, la détresse de la jeune fille devient parfaitement compréhensible : sur la joue gauche, un hématome de 6 cm de diamètre et l’arcade sourcilière est ouverte. Ce n’est pas la première fois qu’il lève la main sur elle. Déjà en décembre 2022, il avait écopé de 3 ans d’emprisonnement dont 18 mois de sursis pour des faits similaires. Le trentenaire les purgeait actuellement avec un bracelet électronique. Un temps séparé, ils avaient fini par se remettre en couple quelques mois plus tard.
Par la voix de l’administratrice ad hoc (une personne désignée pour représenter un mineur dans certaines procédures), l’adolescente révèle que les actes de violences entre ses parents sont légion et que chacun souffre de problèmes d’alcool. Avocats et procureurs s’accordent pour protéger surtout les enfants de toute cette violence. Contrairement à 2022, le juge prononce une interdiction de rentrer en contact durant trois ans. Par ailleurs, l’homme devra régler 800 euros à l’adolescente pour préjudice moral et physique et écope de 18 nouveaux mois d’emprisonnement.