Pour un match de football en pleine nuit, ils se font chasser à coups de batte de base-ball

Le 26 avril vers 1 h du matin, une dizaine de jeunes jouait au football près d’une station-service au Pecq. Lorsqu’une vingtaine d’individus débarquent afin de les chasser. 5 d’entre eux comparaissaient devant le tribunal de Versailles le 6 juin.

« Moi qui ai connu 1998 et ses soirées de liesse, je pensais que le football rassemblait » ironise la procureure de la République. Le 26 avril, une dizaine de jeunes s’amusait à taquiner la gonfle au niveau de la station Esso du Pecq. Certes, il est tard – environ 1 h du matin – et il se pourrait que tout ce petit monde fasse un peu de bruit. Quand, tout à coup, une vingtaine de personnes surgit de toutes parts, aussi bien à pied, en scooter ou sortant d’une Renault Clio. Certains sont cagoulés et armés de cric, de battes de base-ball ou de clefs en croix.

Les jeunes s’enfuient rapidement mais deux d’entre eux essuient des coups de battes de base-ball. Des ITT de quatre et deux jours leur seront prescrites. Une fois en sécurité, ils vont aller porter plainte au commissariat et les policiers vont utiliser les caméras de surveillance afin d’identifier les assaillants. Ainsi, 5 individus, âgés entre 19 et 31 ans, sont retrouvés. Lors de leur audience au tribunal de Versailles le 6 juin, tous assument d’être présents mais 4 réfutent les faits de violence. Le dernier ne peut nier puisqu’une vidéo est retrouvée sur le téléphone d’un de ses complices où on le voit courir avec une batte de base-ball à la main, soi-disant « trouvée dans un buisson ». En revanche, ils assurent que leur arrivée est une pure coïncidence avec celle des autres personnes. « On revenait de l’épicerie et on a vu dix jeunes qui partaient en courant, on voulait empêcher une potentielle bagarre », se justifie l’un des prévenus.

Les avocats de la défense utilisent les zones d’ombres. Par exemple, en dehors de l’individu filmé, les vidéos ne montrent aucune violence des accusés. « C’est un peu comme les lois anti-casseurs, ceux qui sont attrapés prennent pour l’intégralité » regrettent-t-ils.

Par ailleurs, des cinq jeunes hommes présents dans le box, un seul dispose d’un casier judiciaire vierge. Le reste ayant des condamnations pour détention de stupéfiants, violence aggravée ou conduite sans permis. Après délibération, le tribunal condamnera trois des prévenus à 8 mois avec sursis tandis que les deux autres ont écopé d’une peine de prison ferme de 8 et 10 mois aménageable.