Réalisons un bond historique de plusieurs centaines d’années au sein de Mantes-la-Jolie. En lieu et place du Sporting bar et des autres commerces adjacents se trouvait l’église Saint-Maclou jouxtée par le prieuré Saint-Georges. Mais les événements historiques ont eu raison d’eux. À cause de la Révolution française et des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, ces bâtiments ont été détruits, seule l’imposante tour de l’église Saint-Maclou reste le témoin de cette époque passée. Tout aurait pu rester enseveli mais la rénovation du centre-ville leur a permis de retrouver la lumière du jour momentanément. « Lorsque nous savons que des éléments peuvent être présents, un scanner est effectué » explique Ludovic Decock, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et responsable scientifique du chantier. Ainsi, les différentes excavations ont pu révéler les soubassements de l’ancien édifice religieux, un réseau de quatre caves voûtées dans le prieuré, deux latrines et plusieurs sépultures.
Pour celles-ci, ce ne fut qu’une demi-surprise : « Nous étions déjà au courant grâce à un ancien diagnostic sur lequel elles étaient déjà visibles. » De plus, les scientifiques avaient pu certifier, archives de la ville à l’appui, que le cimetière paroissial se développait autour de l’église. « Un squelette contient beaucoup d’informations » avance Paulette Dubovac archéo-anthropologue funéraire présente également sur le site de fouilles. Par exemple, rien qu’avec les os, elle peut déterminer si ce sont des hommes, des femmes ou des enfants et en tirer à plusieurs conclusions. « Nous sommes tout autour de bâtiments religieux, nous pourrions nous attendre à ne trouver que des tombes de moines bénédictins, explique la chercheuse, or la présence d’individus de sexe féminin indique bien que c’était un cimetière paroissial. »
Des sites identiques potentiellement partout dans la ville
Cependant, il n’y a pas que des ossements et des éléments architecturaux qui ont été découverts. Fragments de mobilier urbain, céramiques, morceaux de toiture, des éléments précieux pour « en apprendre davantage sur la vie quotidienne des habitants » ajoute Ludovic Decock. Au niveau du marché au blé, les fouilles se termineront le 28 juin, puis tout sera remblayé afin de permettre à la circulation automobile de revenir et travaux de se poursuivre. « Tout ce qui est transportable sera alors étudié dans des laboratoires puis conservé par l’État » précise le responsable scientifique du chantier. Toutefois, cela ne sera pas les dernières recherches dans cette zone. Un autre pan de rue va subir les mêmes opérations et les employés de l’INRAP s’attendent à découvrir autant de trésors enfouis.
En effet, le cœur de Mantes-la-Jolie est une cité médiévale réputée et ce n’est pas Nota Bene qui nous contredirait. Le Youtubeur a tourné récemment une vidéo dans la commune afin de retracer son histoire. Il se pourrait donc que le plus beau patrimoine mantais se trouve en réalité sous terre.