Rénover ou construire ? La question s’est posée, à Magnanville, à propos du projet de halle des sports, une priorité du mandat de Michel Lebouc, maire de la commune. Celui-ci fait venir, avant le Covid, un bureau d’étude pour étudier la faisabilité d’une rénovation du gymnase et de la salle polyvalente du complexe sportif Firmin Riffaud. Une visite qui tourne court. « Ils m’ont dit que ça ne servait à rien de faire une étude complète, ils ont conclu que ça ne servait à rien de mettre de l’argent sur une structure énergivore et qui date de plus de 40 ans », relate l’élu.
C’est donc la construction d’un tout nouvel équipement qui est décidée : le gymnase et la salle polyvalente seront remplacés par une vaste halle des sports, qui se dotera d’une salle omnisports avec des tribunes, d’une salle de gym, et d’une salle multi-activités accessible aux associations et aux scolaires. Le conseil municipal a d’ailleurs voté à la majorité, lors de la séance du 24 juin, la signature du marché de travaux, pour un démarrage du chantier en septembre prochain.
Le groupe d’opposition Collectif Magnanville, toutefois, a choisi de voter contre. Et ce pour plusieurs raisons. Les élus minoritaires soulignent notamment qu’une rénovation des équipements existants aurait été plus judicieuse. « On n’est pas contre de nouvelles structures et d’investir pour le sport, mais il ne faut pas le faire n’importe comment, ni à n’importe quel prix, estime Dylan Guelton, membre du groupe d’opposition. Cette solution serait beaucoup moins coûteuse et énergivore. On nous parle de problèmes de sécurité, mais il n’y a même pas eu d’études ou d’audit. Peut-être que ça n’est pas possible, mais on n’a aucune preuve ». Michel Lebouc insiste, de son côté, qu’une rénovation serait une « aberration ».
Autre grief des élus du groupe Collectif Magnanville : des méthodes « anti-démocratiques » et un « vote en catimini » des attributaires des marchés publics. « Le projet n’est pas très connu des habitants, il y avait une ligne dans le programme de la majorité, mais il n’y a pas eu beaucoup de communication à destination du public, déplore Dylan Guelton. Quand on en parle, on voit que les habitants ne sont pas au courant. On estime que pour un tel projet, qui va coûter cher à la commune, ce n’est pas suffisant ». Le maire rappelle cependant que des réunions de présentation du projet ont été organisées « avec des habitants de proximité qui seront impactés par les travaux ». « J’ai une opposition qui n’a plus rien à dire, alors ils sont contre pour être contre », fustige l’édile.
Le coût du projet pose également débat au sein du conseil municipal. Chiffré à 10 millions d’euros en 2021, il pourrait grimper à « 12 millions au vu de la conjoncture » selon l’opposition, qui s’inquiète que la Ville n’obtienne pas les 6 millions d’euros de subventions prévus. De quoi causer « un endettement communal sur 15 ans et, à terme, une hausse significative de l’impôt foncier pour financer l’emprunt », comme l’évoque Collectif Magnanville ? Impensable, pour Michel Lebouc. « Je me suis toujours débrouillé pour aller chercher des subventions, je n’augmenterai pas la fiscalité communale pour financer notre halle des sports ».