Philippine, retrouvée morte dans le bois de Boulogne, était originaire de Montigny

La jeune étudiante retrouvée décédée et à moitié enterrée dans le bois de Boulogne le 21 septembre était originaire de Montigny-le-Bretonneux. Un fait-divers tragique qui a provoqué une émotion nationale.

C’est une histoire qui a pris une ampleur nationale à tel point que le président de la République, Emmanuel Macron, s’est exprimé à ce sujet. Philippine Le Noir de Carlan, une étudiante de 19 ans sans histoire inscrite à l’université Paris Dauphine, a été retrouvée morte (vraisemblablement par asphyxie selon les premières autopsies réalisées) à moitié enterrée, dans le bois de Boulogne (XVIe arrondissement de Paris) le samedi 21 septembre.

En déplacement au Canada au moment des faits, Emmanuel Macron s’est exprimé sur ce fait-divers évoquant « l’émotion de toute la nation » ainsi « qu’un crime odieux et atroce ». Le président de la République a déclaré qu’il fallait « chaque jour mieux protéger les Français ». En n’omettant pas de préciser que « bien évidemment, la justice fera son travail », lors d’une conférence de presse tenue le 26 septembre à Montréal.

La veille de cette macabre découverte, le 20 septembre, inquiets de ne pas avoir de nouvelles de la jeune femme, ses proches et notamment sa sœur, avaient signalé sa disparition vers 23 heures, au commissariat de police du XVIe arrondissement de Paris. L’étudiante devait se rendre chez ses parents qui résident à Montigny-le-Bretonneux et « dont la maman est professeure de mathématiques au lycée privé Saint-Exupéry », nous a précisé un parent d’élève du lycée. Une enquête pour viol et homicide a été ouverte par le parquet de Paris le 25 septembre.

Le suspect du meurtre de l’étudiante, un homme de 22 ans né au Maroc mais arrivé en France lorsqu’il était mineur en 2019, était sous le coup d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Il a été arrêté trois jours après, le 24 septembre, en Suisse dans le canton de Genève. Ce dernier avait été aperçu le 20 septembre dans les environs du bois de Boulogne, muni d’une pioche et portant un masque chirurgical sur son visage. Par ailleurs, « il a été confondu par son ADN retrouvé sur la scène du crime », révèlent plusieurs sources, et a également été repéré sur des caméras de surveillance d’un distributeur automatique de billets en Seine-Saint-Denis, en utilisant la carte bancaire de la victime, quelques heures après son décès.

Déjà condamné en octobre 2021 pour des faits de viol commis en 2019 à Taverny (Val-d’Oise), il avait été condamné à sept années de prison et en avait effectué cinq ans, bénéficiant de réduction de peine permise par la loi. Depuis cette affaire, il était enregistré dans le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Immédiatement après sa sortie de prison, cet homme avait été placé en Centre de rétention administrative (qui permet de maintenir dans un lieu fermé, un étranger qui fait l’objet d’une décision d’éloignement dans l’attente de son renvoi forcé, Ndlr) du 20 juin au 3 septembre dernier. Seulement, après maintes péripéties administratives et judiciaires, le suspect s’est retrouvé libre, le 3 septembre 2024. Dès, le 19 septembre, il a été inscrit au fichier des personnes recherchées car il n’avait pas respecté son obligation de pointage suite à sa sortie du Centre de ­rétention ­administrative du 3 septembre.

« Le 3 septembre dernier, après quatre demandes de prolongation, le suspect est finalement remis en liberté par un juge avec une obligation de pointage et une assignation à résidence dans un hôtel de Monéteau, dans l’Yonne. Trois jours plus tard, le Maroc envoie finalement un laissez-passer permettant son expulsion. Mais il a déjà disparu, il ne s’est jamais présenté à l’hôtel », précise un article de francebleu.fr. Le suspect devrait être extradé prochainement vers la France pour être entendu par un juge d’instruction. Suite à ce tragique décès, l’émotion est vive. Les obsèques de l’étudiante, célébrées par le père Pierre-Hervé Grosjean, se sont déroulées le 27 septembre dans la cathédrale Saint-Louis de Versailles ainsi que sur le parvis de celle-ci. Elles ont rassemblé près de 3 000 personnes, dont beaucoup sont restées à l’extérieur de l’édifice religieux, faute de place.

Dans son homélie, le père Pierre-Hervé Grosjean a déclaré : « Aujourd’hui nous sommes là pour pleurer. Bien sûr la justice des hommes sera nécessaire. Son temps viendra. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension ». Avant de rappeler que « Philippine avait appris dans sa famille, dans sa paroisse, au sein des scouts et guides de France la joie de croire, d’aimer et de servir, son passage sur la terre, même s’il est tellement trop court, trop bref à nos yeux… ».Et de conclure très solennellement par une prière : « Vierge Marie, vous à qui Jésus nous a confiés avant de mourir, encouragez chacun ici à faire de sa vie une vie belle, donnée, engagée… afin que le monde comprenne que le mal n’a pas gagné, et qu’il ne gagnera jamais. Afin que le monde comprenne grâce à Philippine que servir, croire et aimer portera ­toujours du fruit ».

« La jeune femme a ensuite été inhumée dans la plus stricte intimité au cimetière de Montigny-le-Bretonneux, là où elle a grandi », a conclu le Parisien.