Alors que plusieurs communes voisines inauguraient leur banc rouge le 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Ville d’Épône a attendu jeudi dernier pour dévoiler les siens, situés au parc du Château et près de l’aire de jeux d’Élisabethville. Retard de livraison ? Problème de calendrier ? Non, il s’agissait plutôt d’un report volontaire de la part de la municipalité. Car « à Épône, on n’est pas obligé de se fier à une journée internationale, les actions se mènent au quotidien, pas seulement un jour dans l’année », s’est félicité le maire Ivica Jovic.
Pour celles et ceux qui ne le savent pas déjà, les bancs rouges symbolisent la lutte contre les oppressions et les féminicides, et se dotent d’une plaque rendant hommage aux victimes. Mais ce n’est pas tout : un QR code d’urgence y est même affiché pour renseigner les différents numéros d’aides à connaître pour les victimes et les témoins.
« Quand vous appelez ces numéros, vous ne dénoncez pas une personne, mais vous protégez une victime, a rappelé Fabienne Boulard, responsable de la délégation d’aide aux victimes à la police nationale des Yvelines, présente pour l’occasion. Le nombre de plaintes pour violences conjugales est en hausse, et pour nous, c’est positif, cela veut dire que la parole se libère. On se réjouit que le nombre de décès soit en baisse, mais une, ça reste une de trop. Tant qu’il y en aura une, le combat continuera ».
La major de police a également alerté sur une nouvelle forme de violence qui touche les femmes : la cyberviolence conjugale. « C’est un phénomène qui explose avec les réseaux sociaux. L’idée, c’est d’être tous formés, pour savoir de quoi on parle ».
Justement, la formation fait partie des actions menées par la municipalité d’Épône. « Depuis 2023, la Ville a multiplié les initiatives pour agir face à ce fléau, rappelle Ivica Jovic. Il y a eu l’organisation d’une conférence débat, et les agents municipaux ont été formés pour accueillir et écouter les victimes avec bienveillance et efficacité ». L’année dernière, un chèque de plusieurs milliers d’euros avait également été délivré à l’association Women safe & children.