Nutrition, sommeil, mental… Stéphane Diagana partage son expérience d’athlète de haut niveau

Le double champion du monde du 400 m était présent à Mantes-la-Jolie le 13 décembre. Le consultant de France TV partageait autour d’une table ronde les choix et les sacrifices qu’il a dû effectuer lors de sa carrière.

« D’autres beaucoup plus talentueux que moi n’ont pas réussi à faire carrière ». Alors qu’il n’a que sept ans, le petit Stéphane Diagana aimait par-dessus tout courir. Si bien que parfois, il déneigeait la piste du stade de Cormeilles-en-Parisis pour pouvoir s’entraîner. Ce n’est pas la seule preuve de son abnégation. En Terminale, alors que deux de ses amis lui proposaient une soirée, il avait préféré décliner puisque le futur champion du monde du 400 m haie avait entraînement le lendemain. « Quand on atteint le haut-niveau, soit on le vit comme des sacrifices, soit comme des choix » explique le natif de Saint-Affrique (Aveyron) lors d’une conférence sur la santé à Mantes-la-Jolie le 13 décembre.

Le sportif partage alors son expérience. Son petit truc en plus ? La passion. Et c’est pour cela qu’il n’a jamais vécu les privations comme une punition. « À 18 ans, on me prenait pour un fou quand je disais que je voulais participer aux JO de Barcelone qui se déroulaient en 1992 » se remémore Stéphane Diagana. Même s’il a bien atteint son objectif, il terminera au pied du podium. En plus de s’affranchir des contraintes liées à l’environnement, il faut aussi prendre conscience que son corps est son outil de travail. Il revient donc au sportif de l’entretenir.

« La nutrition est un élément important sur le court et moyen terme, explique Erwan Brossard, durant la table ronde qui a suivi, mais le sommeil reste essentiel. » Le nutritionniste installé à Gargenville compare même cela à du dopage « tellement c’est efficace ». Pour corroborer ses dires, il s’appuie sur divers constats. Une hygiène saine permet d’augmenter son endurance de 20 %, de baisser de 40 % la fréquence de blessure et même d’augmenter de 30 % ses performances mentales. « J’ai connu des champions à l’entraînement mais pas en compétition. Le jour J est toujours le plus difficile » se rappelle Stéphane Diagana.

Stéphane Diagana, ancien champion du monde du 400 m haie, rappelle que seul le triptyque nutrition, sommeil et mental permettent d’atteindre le haut niveau.

Il livre alors deux anecdotes sur des sommités dans le monde de l’athlétisme : Christine Arron et Marie-José Pérec. En 2004, alors que la première citée était invaincue et survolait sa série dans l’épreuve du 100 m, elle se retrouve éliminée en pointant qu’à une piètre sixième place après un départ manqué en demi-finale. Quant à la triple championne olympique, elle craignait ses concurrentes sur la distance du 200 m. « Elle a un grand gabarit et elle mettait un peu de temps pour atteindre sa vitesse de pointe, son entraîneur l’avait alors rassurée en lui disant que sa course ne débutait qu’à partir de 100 m » raconte le recordman d’Europe du 400 mètres haies entre 1995 et 2019.

Un mental qui lorsqu’il vacille, peut avoir des conséquences terribles. Abdou Aziz Thiam, ancien pensionnaire des équipes jeunes de l’AS Monaco et désormais joueur du FC Mantois se livre sans concession : « J’étais le dernier de ma famille, quand j’allais à l’INF Clairefontaine, je pleurais dès le dimanche soir. Et j’ai fini par faire un burn-out. »