De nombreux Mantais avaient noté le 16 décembre dans leur calendrier, date du retour de Pierre Bédier au sein du conseil municipal de Mantes-la-Jolie. Il ne fallait absolument pas arriver en retard, sous peine de se retrouver debout dans le couloir et de le suivre en direct sur la chaîne YouTube de la Ville. Voilà donc le président du Département siégeant au côté de Jean-Luc Santini, suite au départ d’Amadou Talla Daf et Véronique Tshimanga, membres de la liste Mantes Unie pour l’avenir. Pour rappel, ils avaient été déclarés « démissionnaires d’office » en raison de leur absence dans les bureaux de vote lors des élections européennes de juin dernier.
Finalement, le « maître et son ex-apprenti » sont restés calmes au fil de la quarantaine de délibérations à passer, même s’il y a bien eu quelques passes d’armes ici et là. La première mèche étant allumée par l’ancien édile au bout d’une vingtaine de minutes. « Nous sommes minoritaires, nous avons donc politiquement tort » plaisante Pierre Bédier, provoquant l’hilarité dans le public. Cependant, Raphaël Cognet n’a pas prévu de se laisser faire et rappelle à son ancien mentor ses propres affaires judiciaires ou celles d’anciens proches collaborateurs comme Sidi El Haimer ou plus récemment Michel Vialay. Un « oh » presque général parcourt alors la salle…
L’ancien député de 2004 à 2009 laisse tout de même comme impression que la salle du conseil municipal reste son terrain de jeu. Plusieurs fois, il s’est amusé à effectuer des remarques en décalé sur diverses délibérations, proposant même des rapports rédigés par le Département afin d’aider la Ville sur certains dossiers. « Et tout ça c’est gratuit ! » lance-t-il de manière sarcastique.
Après trois heures de débat, le conseil municipal se clôt enfin. Pierre Bédier avait préparé son discours à l’avance : « Ce Conseil municipal de Mantes-la-Jolie se résume en une phrase : beaucoup de bla-bla et peu de résultats ! Le moment important étant celui du budget c’est aussi beaucoup d’inquiétude. » Le président du Département accuse ainsi la municipalité actuelle d’avoir vidé les caisses et s’inquiète pour l’avenir. « L’argent va manquer pour finir les grands projets du Val-Fourré et l’indispensable rénovation du centre-ville devenu le terrain de jeu des marchands de sommeil, des squatteurs et des proxénètes » explique-t-il.
Du côté du Printemps Mantais, on avait quelques craintes sur une possible dégradation de la qualité des débats au sein du conseil municipal. Par exemple, Audrey Hallier s’était exprimée dans les colonnes de 78Actu, comparant cette situation à « papa de retour pour distribuer les fessées ». Son homologue Guillaume Quévarec espère surtout que ce retour ne cristallise pas les débats : « On a besoin d’apaisement pour avancer. »