
Le Covid avait lancé la tendance, les coupes budgétaires l’ont amplifiée : de plus en plus de maires se tournent vers les réseaux sociaux et la vidéo pour prononcer leurs vœux de la nouvelle année aux habitants, comme par exemple Sandrine Berno dos Santos à Poissy, Djamel Nedjar du côté de Limay ou encore François Garay aux Mureaux. L’occasion pour eux de revenir en images sur les actions menées en 2024, tout en listant les projets à venir pour cette nouvelle année.
Pendant ce temps, plusieurs irréductibles ont fait le choix de ne pas se passer de ce traditionnel moment de convivialité. À Magnanville, par exemple. Sans pour autant faire de folies, le maire Michel Lebouc avait donné rendez-vous à ses administrés au gymnase Marie-Amélie Le Fur, le mardi 14 janvier au soir. Après une ouverture au piano menée de main de maître par un élève de l’école des 4 Z’arts, l’édile a prononcé un discours qu’il avait terminé quelques heures plus tôt, en prêtant une oreille à la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou, espérant « pouvoir faire de belles annonces » aux habitants dans la foulée. « J’aurais pu le finir hier soir, il n’y a pas beaucoup d’évolutions », a-t-il glissé avec sa gouaille habituelle.
D’ailleurs, ce n’était pas la seule pique adressée à l’État. Le maire de Magnanville s’est ému du nouveau « coup dur » auquel devront faire face les collectivités avec le budget 2025. « Le discours de politique générale du Premier Ministre s’annonce comme un véritable coup de massue […]. Ces mesures rétrogrades ne sont rien de moins qu’une déclaration allant à l’encontre de nos vies, de nos services publics, de nos citoyens ». Sans parler du sujet brûlant de la prison ; si l’État n’a pas renoncé à sa construction au sein de la commune, Michel Lebouc l’assure : « nous continuerons la bataille pour être écoutés concernant ce projet aberrant ».

On vous rassure, il n’y avait pas que du négatif dans cette prise de parole, durant laquelle l’édile a rappelé que le mandat de maire « est le plus beau des mandats », se félicitant de pouvoir « accompagner les habitants dans chaque étape de leur vie ». C’est sans doute pour cela qu’il a annoncé sa volonté de rempiler : le maire de Magnanville a en effet profité de cette cérémonie de vœux pour déclarer officiellement sa candidature aux prochaines élections municipales. « Bonne nouvelle pour ceux qui me soutiennent, moins bonne pour les autres, je vous confirme que je serai candidat à ma réélection en mars 2026 », a-t-il lancé.
Le maire de Mantes-la-Ville, Samy Damergy, présent aux côtés de son homologue magnanvillois, avait donné rendez-vous le lendemain à ses administrés, du côté de l’espace Jacques Brel. Devant des invités de marque, dont la Porte-parole du Gouvernement Sophie Primas, il a pu dresser la liste des projets en développement, du quartier Mantes Université aux travaux de l’école Alliers de Chavannes en passant par la réhabilitation de l’avenue Jean Jaurès, mais aussi des grands événements à venir, avec le regard déjà tourné vers le départ de la dernière étape du Tour de France, le dimanche 27 juillet.
Certains élus du territoire jouent même les prolongations avec des cérémonies de vœux en fin de mois. Après la grande célébration avec bal et fresque lumineuse à Conflans-Sainte-Honorine samedi dernier, c’est le maire d’Aubergenville Gilles Lécole qui clôturera le mois avec sa cérémonie le vendredi 31 janvier, à 19 h 30 à la Maison des associations.
De Verneuil à Épône, des vœux innovants
Se tourner vers le numérique permet aux maires de tester de nouveaux formats innovants pour prononcer leurs vœux. Et à ce petit jeu là, comment ne pas citer Fabien Aufrechter, maire de Verneuil-sur-Seine qui chaque année, se sert de cette occasion pour expérimenter. Après avoir utilisé un deepfake en 2024, il a délivré ses vœux pour 2025 en réalité augmentée, via un dispositif immersif sur smartphone permettant de se laisser guider par l’avatar de l’élu à travers « les grands moments de 2024 » à Verneuil-sur-Seine. Mais à Épône aussi, on s’est essayé à un format pas comme les autres. Dans une vidéo intitulée « Entre nous », tournée dans les conditions du direct et publiée le mardi 14 janvier au soir, le maire Ivica Jovic s’est livré aux Épônoises et aux Épônois dans un entretien de 20 minutes. L’occasion de parler de lui, de sa vocation et des projets de la municipalité pour l’année à venir.