Qui est Justin Babilotte, le nouveau directeur du site muriautin d’Ariane ?

Auparavant directeur de cabinet du Préfet de Gironde, ce transfuge de la fonction publique veut s’inscrire dans la lignée de son prédécesseur Hugues Émont, qui occupait le poste depuis 13 ans. Tout en apportant sa propre patte.

Ariane Group

C’est l’histoire d’un « coup de foudre ». Alors directeur de cabinet du Préfet de Gironde, un certain Justin Babilotte visite le site local d’Ariane Group, dans le cadre de ses fonctions. « Tout ce que j’ai vu m’a plu, m’a donné envie », avoue le natif de Paris.

Il décide alors, au culot, de sonder le géant de l’aérospatial pour savoir si une place existe pour un profil de « gestionnaire polyvalent » comme le sien : le voilà désormais dans le fauteuil de directeur du site des Mureaux. « J’ai retrouvé beaucoup de résonance avec mon parcours et mes appétences propres », souligne-t-il.

Il est vrai que le profil du successeur de Hugues Émont, qui a mis fin le 31 décembre à 44 ans de carrière au sein d’Ariane et ses filiales, peut surprendre de prime abord. Mais les sujets de sécurité et de défense, ça le connaît : Justin Babilotte a passé une bonne partie de sa carrière au sein du Ministère de l’Intérieur, après être sorti de l’ENA il y a de cela 10 ans. Et comme chacun de nous, c’est avec des étoiles plein les yeux qu’il évoque la course à l’espace. « C’est un rêve d’enfant que l’on a tous partagé. On ressent tous une certaine émotion quand on voit une fusée, surtout française, décoller. Je ne sais pas si vous l’avez ressenti lors du vol inaugural d’Ariane 6, mais même sur un écran, on ressent cette émotion. Même si on ne fait que progresser dans la découverte et les connaissances, cela reste un grand champ exploratoire. C’est ça qui est fabuleux ».

Après avoir rencontré les personnalités du territoire, du Préfet des Yvelines Frédéric Rose au maire des Mureaux François Garay, le nouveau directeur du site est désormais dans le grand bain. Mais hors de question pour lui de s’écarter du chemin tracé par Hugues Émont, avec qui il a travaillé de concert pendant 1 mois à la fin de l’année 2024 pour assurer la transition. « C’est tout à fait précieux quand on est un profil extérieur comme moi, qui a tout à apprendre, se réjouit-il. Il a initié beaucoup de projets qui, aujourd’hui, ne demandent qu’à éclore, ou à être poursuivis. Il a fait un travail exceptionnel ». On pense notamment à la transition écologique d’Ariane Group, par exemple, avec l’installation de panneaux photovoltaïques qui permettront de fournir 30 % de l’électricité du site, et l’ajout de 70 bornes de recharge pour véhicules électriques. Deux projets qui devraient voir le jour d’ici la fin du premier semestre de 2025.

L’autre enjeu prioritaire pour Justin Babilotte et Ariane Group dans son ensemble, c’est la montée en cadence du nouveau lanceur Ariane 6, dont l’étage principal est assemblé aux Mureaux. L’agence spatiale européenne (ESA) mise sur cinq tirs de la fusée cette année, dont le premier vol commercial pour le ministère français des Armées qui devrait avoir lieu d’ici la fin du mois de mars. Dans l’immense hangar dédié au nouveau bébé d’Ariane, on s’affaire pour être dans les clous. « D’un point de vue productif, les choses ont été anticipées. Mais il y a aussi un accompagnement social, humain, qui est la mission d’un directeur d’établissement. Ça veut dire être à l’écoute des salariés, investir dans le dialogue social, et poursuivre l’amélioration de la qualité de vie au travail ».

S’il compte bien incarner une forme de continuité à la tête du site muriautin d’Ariane, Justin Babilotte prévient : il fera forcément des choses de manière différente. « Parce que le poste de directeur, c’est un poste qui vous permet aussi d’exprimer un peu une personnalité, une façon de faire ». De quoi ouvrir une nouvelle ère pour ce géant de l’aérospatial… et du territoire.