
La responsabilité populationnelle est née au Québec et importée en France grâce à Antoine Malone, responsable du pôle prospective au sein de la Fédération hospitalière de France (FHF). C’est un modèle d’action collective et coordonnée des acteurs de santé d’un territoire donnée et pour une pathologie donnée. Pour le territoire du Groupement hospitalier du territoire (GHT) Yvelines Nord, c’est le diabète de type 2 qui a été choisi, compte tenu de sa prévalence. En effet, sur les 770 000 habitants du territoire, 177 000 seraient à risque. La FHF et le GHT ont donc signé ce dispositif le 16 janvier, au sein de la mairie de Saint-Germain-en-Laye, notre territoire devant ainsi le 10ème à se doter de cela.
Il doit répondre à un quadruple objectif : une meilleure prise en charge, une plus grande attractivité pour les professionnels, une meilleure santé des patients et tout de même un coût moindre pour la société. En effet, sur les cinq premiers territoires qui se sont dotés d’une responsabilité populationnelle, 15 000 dépistages ont été effectués permettant de suivre 5 500 nouveaux patients. Ce suivi a permis de réduire de 33 % la part des personnes aux urgences liées aux complications de cette maladie chronique. Et en moyenne, la prise en charge coûte 6 % de moins par rapport à la moyenne nationale.
Cet accord permettra également d’amplifier des habitudes déjà bien ancrées dans le département puisque de nombreuses journées de prévention du diabète sont organisées régulièrement. « Le diabète est asymptomatique pendant longtemps, et quand on développe certains symptômes (comme l’augmentation de la soif), des organes peuvent être déjà touchés » confie Olivia Barreau, responsable du service de diabétologie au centre hospitalier intercommunale Poissy-Saint-Germain.
Les experts de santé pourront s’appuyer sur des patients « partenaires » afin de construire un programme de santé adapté aux malades. « Il est déjà éprouvé par la pathologie chronique et peut expliquer aux autres patients ou aux professionnels ce qui est important. Cela évite par exemples des analyses en trop » conclut la doctoresse.