
C’est une décision inattendue qui a secoué le microcosme pisciacais, la semaine dernière. Le président du Poissy FC, Thomas Chardon, a annoncé sa démission dans un communiqué le mercredi 29 janvier dernier. La raison ? Un harcèlement continu depuis sa prise de poste, allant de l’intimidation aux menaces de mort. « ça fait un an et demi que je me fais menacer par un mec qui me met la pression pour que je le fasse rentrer au club », précise-t-il. Mais j’ai tenu bon, tant qu’il agissait uniquement face à moi”.
Le déclic, Thomas Chardon l’a eu le jeudi 23 janvier. Ce jour-là, l’individu en question aurait interpellé la maire de Poissy, Sandrine Berno dos Santos. « Il lui a dit tout le bien qu’il pensait de moi, ironise-t-il. Et elle n’a pas réagi. Si tu laisses la possibilité à ces mecs de dire ce qu’ils veulent, sans réponse ferme, tu ouvres la porte à quelque chose de grave. Je ne peux pas l’accepter, je ne peux pas pardonner ».
Si une main courante a bien été déposée par la Ville suite à cet échange, Sandrine Berno Dos Santos assure qu’elle n’avait « pas de fondement pour porter plainte », car « il n’y a pas eu de menace de mort proférée lors de l’échange avec ce monsieur ». L’édile, qui rappelle avoir parlé au commissaire il y a quelques mois et saisi le Préfet sur le sujet, avoue ne pas comprendre ce qu’elle qualifie de « procès d’intention ». « Nous avons toujours fait le nécessaire et soutenu Thomas Chardon dans son projet de relance du club de football, y compris dans les moments les plus difficiles. Quoi qu’il en soit, je condamne fermement ces agissements : il est inadmissible et désolant de devoir démissionner car on a été menacé ».
Thomas Chardon, qui est également à la tête de la librairie du Pincerais assure qu’il ne « souhaite pas être en guerre ouverte » contre la maire pisciacaise. « J’ai du mal à être en colère contre elle. Ce n’est pas quelqu’un que je n’aime pas. Mais je lui ai donné l’occasion de me défendre. Là, j’ai juste envie de souffler ». Et on le comprend : en début de saison déjà, le club s’était fait voler de nombreux chèques dans les locaux du club, pour un préjudice de près de 30 000 euros, ajoutant des difficultés financières à un contexte déjà difficile pour le désormais ex-président.
Celui qui a relevé le club après l’exclusion de l’AS Poissy de tous les championnats nationaux, lors de l’été 2023, souhaite toutefois garder du positif de son expérience. « Je retiens aussi la réussite. Tu me demandes de créer un club le 5 juillet, tu te retrouves après avec un club, un logo, des mecs qui se battent pour toi… Il y a eu des rencontres qui resteront à jamais, je pense à Mourad Moussaoui, Moussa Touré, les joueurs de la D1, les gars de la communication, de la trésorerie et du secrétariat… Ces mecs là, s’ils ne sont pas là, il n’y a pas de club. Je pars avec le sentiment du devoir accompli ».