Condamné pour détournement de fonds, le directeur de la Maison de quartier est toujours en poste

De septembre 2015 à décembre 2020, le directeur de la Maison de quartier du Clos d’Arcy a détourné plus de 40 000 euros, notamment en réalisant de fausses factures. Condamné par le tribunal de Versailles en décembre 2023, celui-ci est toujours en poste, ce qui suscite de multiples interrogations.

L’affaire débute en 2020 mais aurait pu – ou dû, c’est selon les points de vue – commencer plusieurs années auparavant. Au sein de la Maison de quartier du clos d’Arcy, « on n’a jamais été très paperassier » reconnaît Françoise Litou, l’ancienne présidente de cette structure, lorsqu’elle avait été entendue par la section financière de la police judiciaire. Une faille qu’a exploité sans vergogne Michel Simon, le directeur de la Maison de Quartier. En 2015, celui-ci prend en crédit-bail un Renault Scénic afin de remplacer les indemnités de déplacement que l’association lui réglait au titre du trajet travail/domicile. Mais le véhicule servira à bien d’autres choses.

Tout d’abord à payer la trentaine d’infractions au code de la route – dont cinq majorées pour non-transmission de l’identité du conducteur – dont le montant total s’élève à 3 000 euros. Ensuite, il lui servait pour son propre enrichissement personnel, déjà, en n’étant pas noté comme avantage en nature. Le directeur n’hésitait pas à établir de fausses factures kilométriques et c’est donc en tout la somme de 41 343,50 euros qui a été indûment réglée à son bénéfice. Par ailleurs, il n’avait pas non plus hésité à rehausser de 5 000 euros un budget complémentaire de 60 000 euros demandé à la Municipalité afin de faire réparer sa Mercedes personnelle.

Cette situation commence à être remarquée par certaines personnes, qui alertent le maire de l’époque, Karl Olive, mais se heurtent à un mur. Lors du conseil municipal de novembre 2019, les conseillers municipaux d’opposition – Thérylène Mairet (Poissy Demain au moment des faits) en tête – annoncent porter plainte, sous la forme de l’article 40 du code de procédure pénale, auprès du Procureur de la République de Versailles pour dénoncer « les dysfonctionnements ». En face, l’actuel député Renaissance préfère dénoncer « une manœuvre politique », une des sources de ce dossier ayant déjà milité dans le groupe Poissy Demain. La plainte est alors acceptée et la machine judiciaire se met en marche.

Entendu par les inspecteurs, Michel Simon reconnait un manque de transparence et s’est défendu d’un « quelconque profit ». Il avance même que « pour des raisons pratiques et pour rendre service » il lui arrivait d’engager les fonds sur ses deniers personnels, mais toujours avec des justificatifs. Par ailleurs, même Karl Olive fut inquiété à l’époque. L’ex-édile a été auditionné en tant que suspect mais finalement, seul Michel Simon a été poursuivi du chef d’abus de confiance. Le tribunal de Versailles l’a alors condamné le 12 décembre 2023 à 5 000 euros d’amende, une somme qui interroge Christophe Massiaux, élu d’opposition au conseil municipal de Poissy : « Il y a quelque chose de sous-dimensionné, très indulgent. ». Mais ce qui l’interpelle le plus est de voir toujours le directeur occuper ses fonctions. « La Mairie n’a pas le pouvoir d’ingérence, ce qui est très bien, explique-t-il, mais on peut se poser la question pour le conseil d’administration. » En effet, une copie du jugement a bien été transmise au président de l’association de la maison de quartier du Clos d’Arcy en juillet 2024. Contactées, la Mairie et la Maison de quartier du Clos d’Arcy n’ont pas répondu dans le temps imparti à la publication de cet article.