Condamné, le directeur de la Maison de quartier se défend de « tout enrichissement personnel »

Plus d’un an après sa condamnation, le directeur de la maison de quartier du Clos d’Arcy est sorti de son silence afin d’expliquer les faits qui lui étaient reprochés.

En décembre 2023, le directeur de la maison de quartier du Clos d’Arcy avait été condamné à une amende de 5 000 euros pour abus de confiance. En effet, en ces qualités de directeur et après avoir obtenu l’accord de l’ancienne présidente de la Maison de quartier, Michel Simon avait contracté un crédit-bail pour un Renault Scénic avec des mensualités de 450 euros sur 5 ans. Sauf que celui-ci n’a pas été noté dans les comptes de la société. Et c’est cela que remarque une trésorière de l’association. « C’est la première fois que je souscrivais à cela, je reconnais que j’ai été négligent » glisse le directeur. Ladite trésorière porte donc plainte et une enquête est ouverte en 2019.

C’est à ce moment-là que des contraventions payées avec les deniers de la Maison de quartier sont découvertes par les inspecteurs. « Je les ai toujours remboursées » avance Michel Simon. Et pour celles majorées pour cause de non-dénonciation, c’est un jeune avec peu de moyens qui était au volant : « Je ne voulais pas qu’il soit en galère. »

Alors qu’il pensait s’être acquitté de sa dette vis-à-vis de la société, le jugement a eu des conséquences néfastes. « Ma femme a été menacée de mort, elle n’en dormait plus la nuit et moi j’ai été frappé » raconte le presque soixantenaire. Et pour cause, dans les médias, on pouvait lire qu’il avait détourné plus de 40 000 euros. « Or cela représente le coût du leasing de la voiture » ­explique-t-il. Alors à quoi correspond les 5 000 euros d’amende ? Toujours dans cette année 2019, son véhicule personnel – « une vieille Mercedes classe C de 1994 avec 200 000 km au compteur qui appartenait à mon père » – est brûlé. Comme il a une valeur sentimentale, il regarde si il est réparable et Michel Simon obtient un devis correspondant à la somme précédemment citée.

Au départ, la Mairie indique qu’elle procéderait elle-même aux réparations, « pour assurer la continuité des services public de l’association » avant de se rétracter, au motif que le véhicule n’était pas assuré. L’ancien directeur insiste pour le dédomager et valide des fausses factures kilométriques du Renault Scénic ­permettant d’obtenir les 5 000 ­euros.

Depuis toujours, Michel Simon se défend de tout enrichissement personnel. « Cette somme, je l’ai remboursée via mon amende et nous l’avons même redonnée à la Ville après plusieurs conseils d’administration » soutient le directeur de la Maison de quartier du Clos d’Arcy. Quelques jours après son procès, il avait demandé la tenue d’un CA extraordinaire. À l’issue, les membres du CA restent satisfait de son ­travail et le maintiennent à son poste.

Le directeur regrette la tournure politique de cette affaire : « On a essayé d’atteindre Karl Olive à travers moi alors que c’est juste une relation professionnelle et je ne le connaissais pas avant. » Il garde également un goût amer sur certains témoignages comme celui de l’ancienne présidente. Dans le jugement, celle-ci déclarait au sujet de la voiture de fonction que « peut-être ils avaient pu en parler » alors que dans un mail datant du 15 novembre 2023, elle le certifie. Enfin, Michel Simon assure être devenu beaucoup plus procédurier : « Pour chaque demande, j’exige des traces écrites. »