Mineurs non-accompagnés : Raphaël Cognet compare le Val-Fourré à la colline du crack

Les masques tombent ! Le maire de Mantes-la-Jolie montre son vrai visage en établissant un parallèle très discutable entre le Val-Fourré et la colline du crack du nom du campement de consommateurs et de trafiquants de cette drogue très addictive situé porte de la Chapelle.

Est-il en train de perdre les pédales ? Le projet d’installation d’un « village » pour mineurs non accompagnés (MNA) dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie avant la fin de l’année n’est pas du tout du goût du maire lequel s’est totalement lâché lors du dernier conseil municipal du 10 février dernier en considérant que cette installation « reviendrait à la mettre au milieu de la colline du crack à la porte de la Chapelle ». Lecteurs vous avez bien lu. Voilà la manière dont il dépeint le quartier du Val-Fourré dans lequel vit, étudie et travaille plus de la moitié de la population mantaise.

Le conseil départemental des Yvelines a choisi le site de l’ancien collège André-Chénier pour accueillir environ 88 mineurs isolés. Il ne s’agit pas d’une fantaisie de son président mais d’une mise en conformité avec la loi Taquet, laquelle interdit l’hébergement de ces jeunes dans des hôtels, ce qui est actuellement le cas. Au-delà de l’aspect juridique, Pierre Bédier, souhaite améliorer la qualité de l’accueil et offrir un cadre plus adapté à l’intégration de ces mineurs. Il défend le projet en soulignant son caractère humaniste et l’importance de mieux intégrer les mineurs déjà présents dans la commune sans créer de problèmes.

Il accuse par ailleurs le maire de Mantes-la-Jolie, Raphaël Cognet, « d’incompétence, d’ignorance ou de manipulation », rappelant au passage que les mineurs non accompagnés ne posent pas de problèmes dans la ville.

Pourtant catholique pratiquant revendiqué, Raphaël Cognet qualifie le projet d’« hérésie urbaine, éducative et sécuritaire », dénonçant l’absence de concertation avec la municipalité sans se soucier des conditions d’hébergement et d’éducation de ces jeunes. Pas à un procès d’intention près, il prédit que cette implantation ne fragilise la vie du quartier et compromette les relations entre les mineurs et les habitants. Pour le maire, la politique de la main tendue a des limites…

Le Conseil départemental doit se conformer à la loi Taquet

Là où Raphaël Cognet voit une mauvaise manière qui lui serait faite, le Département rétorque que le projet s’inscrit dans un contexte plus large puisqu’une dizaine de structures du type « Village Chénier » sont prévues pour accueillir environ un millier de mineurs non accompagnés. Car le Conseil départemental n’a guère le choix : il doit répondre de manière on ne peut plus pragmatique à l’augmentation du nombre de MNA et à améliorer leur intégration sociale et éducative. C’est dans ses obligations au même titre que l’entretien des routes, les collèges ou encore le versement du RSA.

La réaction du maire de Mantes-la-Jolie n’a pas laissé indifférents les amis mantais de Jean-Luc Mélenchon : « Monsieur Cognet utilise donc l’exemple d’un lieu et de sa population stigmatisée pour stigmatiser le Val-Fourré plus qu’il ne l’est déjà. Une belle mise en abyme » cingle le Mantois Insoumis dans son communiqué. « Au-delà de l’insulte faite aux habitants du quartier, cette déclaration est dangereuse : elle alimente les amalgames entre précarité et délinquance, alors même que le Val-Fourré est avant tout un quartier de vie, de solidarité et de ­résistance face aux injustices sociales ».