
« On est loin du compte, mais beaucoup de choses ont été réalisées et la loi a défini des objectifs stratégique et budgétaire ». C’est cette impression qui régnait au sein de l’Etablissement d’accueil non médicalisé (EANM) La Passerelle à Hardricourt. Handi Val de Seine, le syndicat intercommunal qui gère cet établissement, avait organisé un événement le 14 février dans le but de dresser le bilan des 20 ans de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
« Elle a permis la reconnaissance élargie du handicap, notamment psychique et cognitif, une simplification des démarches auprès de la MDPH et une meilleure inclusion de la société » énumère Cédric Didierlaurent, directeur général adjoint du syndicat intercommunal. Sur ce dernier point, les chiffres sont rassurants. Le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu scolaire est passé de 100 000 en 2006 à près de 500 000 en 2024 même s’il resterait encore 23 % de jeunes non scolarisés. Daniel Chazarais, vice-président du conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie (CDCA), qui travaille en étroite collaboration avec le conseil départemental, rappelle que le budget autonomie du Département est de 336 millions d’euros. Cela représente un tiers du budget global mais surtout, il est resté en progression malgré la politique d’austérité régnant depuis plus d’un an.
Par ailleurs, en dehors des différents projets réalisés, il met en avant le numéro Allo Autonomie (0 801 801 100), un dispositif quasi unique dans l’Hexagone. « De vrais experts sont au bout du fil afin d’accompagner les parents » ajoute le vice-président du CDCA. Cependant, les axes d’amélioration restent nombreux. Pendant les JO, sur les 2 millions d’équipements pouvant accueillir du public, moins de 50 % (900 000) étaient adaptés alors que la loi de 2005 prévoyait l’intégralité sur 10 ans. Sauf que de multiples dérogations ont repoussé les échéances. « Nous aimerions mettre aux normes nos bâtiments anciens mais, par exemple, installer un ascenseur dans une école coûte 800 000 euros et nous avons de moins en moins de budget » note Marc Herz, le maire d’Ecquevilly.
Par ailleurs, le traitement des dossiers MDPH peut s’avérer long (environ un an dans les Yvelines) alors qu’ils sont la porte d’entrée de la reconnaissance du handicap. Enfin, l’accompagnement des parents reste également au cœur des discussions. « La guidance parentale est une de nos préoccupations » souligne le maire d’Hardricourt Yann Scotte, également président d’Handi Val de Seine.