
D’après une étude d’impact commandée par l’application The Sorority en 2024, 79 % des femmes déclarent ne pas avoir obtenu d’aide alors que des témoins étaient présents autour. C’est pour notamment palier ce problème que Priscilla Routier Trillard a créé cette application de système d’alerte et d’entraide en temps réel à destination de la gent féminine en 2021. « On a vraiment recréé toute la chaîne d’actions pour pouvoir assurer la sécurité de toute personne, à tout moment » se souvient la fondatrice. En effet, pour qu’une personne puisse obtenir le statut d’utilisatrice – et donc porter secours – il faut effectuer un selfie en temps réel, montrer sa pièce d’identité et obtenir l’accord de trois marraines pour valider complètement son profil. Un processus qui n’a pas rebuté plus de 270 000 personnes.
Afin d’augmenter son champ d’actions, l’ancienne responsable RGPD s’attarde également à signer des conventions avec des institutions étatiques comme le ministère de l’Intérieur, la Gendarmerie nationale, la Police nationale et des communes. Verneuil-sur-Seine fut la première sur le territoire de GPSEO en février de l’année dernière, puis Mézières-sur-Seine et Carrières-sous-Poissy l’ont suivi. Prochainement, ce sera sa voisine pisciacaise qui s’ajoutera à cette liste. Les signatures ont déjà été apposées sur les documents officiels, il ne manque plus que la communication de la cité Saint Louis. « C’est un soutien symbolique, mais cela permet de faire bénéficier tout le public avec qui ils vont être en contact comme la police municipale et les responsables associatifs » explique Priscilla Routier Trillard.
En plus d’être mise en sécurité, la personne peut aussi voir sur la carte les associations pouvant l’aider par la suite : « Elles sont représentées par des maisons roses et nous indiquons toutes les informations utiles. » Grâce à ce partenariat, même des boulangeries, des restaurants ou des salons de coiffure peuvent s’indiquer comme « safe place ». « Cela leur permet d’avoir une mise en lumière avec un impact social » renchérit la fondatrice de The Sorority.
Par ailleurs, l’application est ouverte depuis un mois aux hommes. « On a eu énormément de demandes d’hommes qui subissent aussi des violences » explique-t-elle. Et cela permettait également de répondre aux problématiques de violences intrafamiliales. Priscilla Routier Trillard a tout de même scindé les deux univers et « si une femme est en danger, elle doit valider si la demande provient d’un homme ».
80 % des interventions sont pour des harcèlements de rue, 10 % pour des violences conjugales et le reste pour des syndromes post-traumatiques : « Cela prend de plus en plus de place. Un élément va redéclencher le trauma comme un bruit ou l’obscurité et la personne va avoir besoin de réconfort. »
69 % des personnes utilisatrices se sentent plus rassurées depuis qu’elles utilisent The Sorority. « Quand je suis dehors toute seule maintenant, je peux profiter pleinement de sortir en fait le soir ou même la journée » témoigne une utilisatrice sur la page Instagram de l’application.