Elle utilise les animaux pour faire de la médiation sociale

À travers sa ferme pédagogique située à Saint-Nom-la-Bretèche, la Limayenne Aurore Inghels propose des ateliers de médiation sociale pour les personnes en situation de handicap. Ses animaux lui viennent en aide.

Bonjour veau, vache, cochon, couvée. Dans la ferme pédagogique d’Aurore Inghels – baptisée « Il était une ferme » – les animaux de la basse-cour viennent à votre rencontre lorsque vous approchez de leurs enclos. Juliette, la truie qui se trouvait dans le coffre d’une voiture, Roberta la poulette réformée, ou Riton le bouc, tous demandent des caresses et un peu d’amour qu’ils sauront rendre en retour.

Car nos amis les bêtes ne servent pas qu’à garnir le paysage déjà bucolique de Saint-Nom-la-Bretèche. La Limayenne s’en sert pour faire de la médiation sociale pour un public en situation de handicap, ce qui permet de conjuguer deux pans de sa vie. « J’ai toujours été élevée avec des animaux, se remémore-t-elle, et avant je travaillais dans un foyer spécialisé dans l’autisme à Limay. » Auparavant, elle avait essayé de monter un projet identique dans ce foyer, mais un changement de direction a tout stoppé.

Pendant une heure, au moins une fois par semaine, les enfants et jeunes adultes de foyers yvelinois viennent côtoyer les animaux. Au début, ils peuvent juste aller les nourrir ou les saluer. Mais au fur et à mesure, ils se prennent au jeu. « Je leur ai confectionné des cartes avec des pictogrammes, et ils doivent prendre l’élément identique dans le stock de matériel » détaille Aurore Inghels. Par exemple, cela peut être de déposer une botte de paille dans une brouette pour ensuite l’amener dans l’enclos des poneys. « Tout est fait pour qu’ils soient autonomes » ajoute-t-elle. Tant et si bien, que certains jeunes savent déjà quoi faire dès qu’ils posent un pied à « Il était une ferme ».

Aurore Inghels sauve plusieurs poules qui ne pondent plus assez.

La motricité est aussi développée mais par un moyen détourné. « Je leur demande de réaliser un parcours pour les animaux et ils vont les accompagner » explique l’éducatrice spécialisée. C’est ce qu’on appelle l’attention conjointe. Et finalement humain comme bête travaillent la latéralité, les changements de directions, « ce qui peut parfois être un peu rébarbatif devient un jeu ».

Le principe d’« Il était une ferme » a tout de même tapé dans l’œil puisqu’Aurore Inghels avait terminé finaliste du concours Créatrices d’Avenir (prix de l’entrepreneuriat en Ile-de-France réservé aux femmes) en 2023. « J’étais plutôt étonnée d’arriver jusque-là parce que les autres proposaient des business beaucoup plus développés. C’était une bonne expérience » raconte la Limayenne.

Fermée depuis les vacances de Noël, la ferme pédagogique va rouvrir ses portes au public ce mois-ci. Celui-ci pourra donc venir saluer tous les animaux présents : « La visite est libre mais si je suis en train de traire la chèvre, les enfants peuvent venir voir comment on fait et participer. »