
Le donut, cette pâtisserie américaine souvent associée à un personnage jaune balançant des « oh punaise », fait des émules dans l’Hexagone où 300 000 unités sont vendues chaque jour. Ce n’est donc pas un hasard de voir un championnat de France lui être consacré (4ème édition). Il avait lieu le 2 et 3 avril durant le salon Snack Show à Paris Expo Porte de Versailles. Quatre candidats étaient donc aux fourneaux afin de satisfaire les membres du jury, dont la Juziéroise Gwenaëlle Beaumont. D’ailleurs, même si elle gère son foodtruck depuis cinq ans, la chef pâtissière tentait sa chance pour la première fois.
« J’étais réticente les années précédentes car que je ne peux pas utiliser ma propre fabrication » explique-t-elle. En effet, pour que les participants soient sur le même pied d’égalité, la pâte est fournie le matin même aux candidats. Toutefois, son mari Grégoire reste serein : « On vise le top 2 ». Imperturbable, « Gwen » s’applique sur les trois créations qu’elle doit présenter : le donut classique juste saupoudré de sucre glace, le donut du matin, pour s’accorder avec un café et le donut saveurs du monde. En voici donc un façon cheesecake fraise-citron vert, servi avec son petit expresso et son nuage de lait de coco. Puis un autre rendant hommage au pays de l’oncle Sam, une pâtisserie aussi colorée que les tatouages qu’elle arbore, fourré au beurre de cacahouète sur lequel s’est déposé un petit s’more (un sandwich chocolat-chamallow-chocolat), le tout auréolé d’un cône coiffé de cookie dough.

Est-ce que ces mélanges peuvent plaire ? Bonne question car Gwenaëlle a fait les tests auprès de ses proches… le dimanche. « Mais bon, ce n’est pas un souci, nous avons l’habitude de travailler comme cela pour l’événementiel » sourit-elle. Après trois heures de compétition, le verdict tombe : les propositions ont plu… mais pas assez pour terminer sur la plus haute marche du podium. Gwen finit deuxième, Grégoire serre alors un peu les dents : « Le vainqueur est venu l’année dernière donc il connaissait déjà les codes et le déroulement. »
La Juziéroise savoure tout de même. Auparavant pâtissière chez un prestataire qui avait pignon sur rue au ministère de la Défense, elle a profité de la pandémie pour lancer sa propre boîte grâce à un plan social. Mais avant que son foodtruck puisse écumer les routes yvelinoises, il y a eu quelques mésaventures. « J’ai eu un problème avec l’artisan qui m’a planté pour mon labo chez moi et je me suis faite un peu arnaquer par un constructeur de foodtruck » énumère-t-elle. Qu’importe, elle ne s’est pas découragée, « je suis assez têtue », et a pu réaliser son rêve via une campagne de crowdfunding. Le couple a aussi ouvert un salon de thé à Saint-Germain-en-Laye, et depuis, Happy Truck et Happy Bakery cohabitent harmonieusement. En plus des donuts, les amateurs de douceurs étatsuniennes peuvent ainsi goûter à des cookies, brownies, ou autre cinnamon rolls.