
Qu’est-ce qui vous pousse à vous présenter une nouvelle fois aux élections municipales ?
Je ne me lancerais pas si tout allait bien à Villennes-sur-Seine. Je sens un délitement, lent, mais progressif. De plus, ça fait 30 ans que je suis élu, 59 ans que j’y habite. Je ne sais pas si je connais tous les pavés de Villennes-sur-Seine, mais pas loin. Je veux donner la chance aux enfants de Villennes-sur-Seine de vivre ce que j’ai vécu, dans un endroit propre, en sécurité et vivant.
La dernière fois, vous aviez perdu à deux voix près…
Oui. C’est aussi une des raisons qui me donne envie d’y retourner. On ne parle pas de 200 ou 300 voix, là je me serais dit que les Villennoises et les Villennois avaient fait un choix. C’était des conditions particulières aussi. Il y avait eu le Covid et le premier tour avait eu lieu trois mois auparavant, sur les quatre listes présentes au second tour, deux avaient fusionnées…
Quels sont les priorités de votre programme ?
Stopper l’urbanisation à outrance. Il y a environ 600 logements dont les permis de construire ont été signés et qui vont apparaître dans les deux ans à venir, dont 387 au plateau Fauveau. Cela représenterait 1 800 habitants supplémentaires. Sauf qu’aucune infrastructure n’est prévue derrière alors qu’il faudrait des écoles, des crèches, des garderies, des places de parking…
Vous pouvez agir sur les permis de construire ?
Pour ceux qui sont signés, difficilement. Nous pouvons toujours négocier afin de réduire la voilure et surtout essayer de demander des aménagements. Construire n’est pas un problème, cela doit juste se faire petit à petit.
Sauf que le président du Département, Pierre Bédier, met en valeur les maires bâtisseurs et les droits de mutation sont indispensables pour le budget de cette instance.
Après le Covid, le Département a pu obtenir une grande manne d’argent car tout le monde vendait, c’était de la folie ! Il aurait fallu être un tout petit peu plus visionnaire car on n’achète pas des maisons comme des baguettes de pain. Il fallait peut-être constituer un matelas de sécurité.
Quels sont les reproches que vous pouvez faire au maire actuel, Jean-Pierre Laigneau ?
Tout d’abord, il y a 3 ans, le maire a augmenté de plus de 60 % les impôts sur la taxe foncière. Il disait que c’était pour compenser la suppression de la taxe d’habitation. Sauf que ce n’est pas vrai puisqu’elle a été remboursée à l’euro près par l’État. Déjà, ce n’est pas juste, car si on enlève un impôt, c’est justement pour soulager les gens.
Certes mais le budget des mairies est en baisse.
C’est vrai que l’État se désengage un petit peu et qu’il y a moins de dotation qu’auparavant. Mais derrière, la Ville n’a pas non plus proposé une amélioration des services publics. Une désertification est en train de s’opérer. On a perdu la pharmacie, la Poste a fermé, à la place nous n’avons plus qu’un relais Poste. Si vous voulez aller chercher vos colis, il faut aller à Orgeval. Nous pourrions la remunicipaliser. Ainsi, des employés municipaux seraient formés et en plus, ils seraient payés par La Poste.
Un des sujets qui animent la ville actuellement est l’implantation des antennes 5G. Quelle est votre position vis-à-vis de cela, sachant qu’un membre de votre groupe négocie avec un opérateur ?
Moi je suis absolument contre et je lui ai fait part de mon mécontentement. Mais j’estime que c’est une erreur de la Mairie, en réalité. Nous n’allons pas avoir le choix donc nous devons identifier des terrains communaux, loin des habitations. Ce serait un moindre mal. L’implantation d’une antenne permet de rapporter environ 15 000 euros par an sur 10 ou 12 ans. Trois sont en cours de discussion. Ce serait idiot de se priver de cet argent.
Vous vous présentez sans étiquette alors qu’on vous voit régulièrement auprès de personnalités politiques encartées.
Mon étiquette, c’est mon village. J’estime qu’aucun parti ne me fera faire ce que je ne veux pas. En revanche, il est bon d’avoir un réseau d’élus. C’est pour cela que je discute souvent avec Arnaud Péricard, Hervé Charnallet (les deux sont étiquetés Horizons, le parti politique d’Édouard Philippe, Ndlr). Quand j’ai des dossiers importants pour la recherche de subventions, c’est bien d’avoir des contacts qui ont déjà eu à traiter ces sujets.