
Dans la Refactory, on sort des moteurs… de vélo. Voilà maintenant trois ans que Virvolt a investi une partie des locaux de l’usine flinoise pour fabriquer ses kits d’électrification. Une continuité dans l’histoire de la jeune start-up puisque tout a commencé en 2020 dans un ancien garage Renault situé dans le 11ème arrondissement de Paris. « Cela s’appelait le Square, nous avions 400 m² où on électrifiait tout type de projet comme des skateboards » se remémore Yvan de la Baume, l’un des fondateurs. C’est dans ce cadre que lui et ses deux associés font la connaissance de Nathalie Rey, actuellement à la tête du hub d’open innovation de The Future Is Neutral (l’entreprise d’économie circulaire automobile créée par Renault Group), qui, avec l’accord de sa direction, rameute les jeunes entrepreneurs dans les Yvelines.
Ils décident ensuite de se concentrer ensuite sur les deux roues : « L’idée, c’était vraiment de créer le milieu de gamme qui n’existait pas, entre les motoristes asiatiques et les motoristes plus historiques comme Bosch ou Shimano, par exemple. » Les trois compères investissent donc les lieux et bénéficient ainsi de l’expertise du personnel de la marque au losange pour industrialiser leurs produits. « Dire qu’on était accompagné par Renault a rassuré beaucoup de monde » concède Yvan de la Baume. Aujourd’hui, Virvolt compte environ 350 partenaires aussi bien en France, qu’en Belgique ou en Suisse. Ce sont eux qui s’occupent de monter les kits d’électrification qui s’adaptent à « 99 % des vélos », un choix voulu par Yvan de la Baume : « Ça leur fait du trafic et ça renforce nos liens avec eux. »
Mais désormais, cette activité est suppléée par une autre : l’accompagnement de fabricants de vélos. Une quinzaine de marques fait donc appel à Virvolt lorsqu’elles désirent sortir un modèle électrique. « Le marché du deux roues a eu deux années un peu compliquées mais nous, on a décidé de se positionner en amont de la chaîne en plaçant des pions un peu partout » détaille le co-fondateur. Toutefois, l’avenir reste radieux puisque les analystes estiment qu’en France, nous allons passer de 700 000 vélos électriques vendus à plus de 2 millions d’ici 2030. Et la start-up désire bien accompagner cette évolution, puisqu’après les kits Virvolt 500, 750 et 900, voici le modèle 2000.
Celui-ci a été lancé en partenariat avec Chouette Bicyclettes, à destination des vélos cargos, et présentée en grande pompe le 14 avril. « C’est un segment qui ne s’est jamais arrêté de grandir » s’emballe Yvan de la Baume. En effet, ce moyen de locomotion peut offrir une vraie alternative aux familles ou aux personnes voulant transporter des marchandises et commence à s’imposer chez les habitants des zones périurbaines. S’il se distingue des autres par sa puissance, ce kit embarque une technologie innovante. Grâce à eBikeLabs, une entreprise de logiciels grenobloise, l’utilisateur n’aura même plus besoin de passer les vitesses.
Rentable depuis deux ans, Virvolt ambitionne de vendre 6 000 moteurs cette année et atteindre les 10 000 en 2026. Ses dirigeants avancent même l’esprit léger : leur cadence de fabrication peut quadrupler juste en ajoutant quelques opérateurs.