De l’assiette à l’engrais, le cercle vertueux des repas des collégiens yvelinois

Tryon Environnement dressait le bilan de la valorisation des biodéchets alimentaires des collèges yvelinois le 13 mai. Grâce à son unité Modul’O à Carrières-sous-Poissy, les restes de repas peuvent être transformé en biogaz ou en engrais.

« Finis ton assiette ! » Que se passe-t-il lorsque cette injonction n’est pas respectée le midi dans les 115 collèges yvelinois ? Il conduit chaque année à la production de 665 tonnes de biodéchets. Mais leur aventure ne se termine pas au fond d’un sac poubelle. Depuis 2021, le Département a mis en place un système de tri – « deux ans avant l’échéance que la loi AGEC nous imposait » se targue Pierre Bédier, le président de l’instance départementale – pour qu’ils puissent être collectés par Tryon Environnement. Les camions de cette société créée en 2019 arpentent le territoire pour ensuite tous les amener sur le site carriérois de Valoseine, où Tryon Environnement organisait le 13 mai un bilan de la valorisation des biodéchets alimentaires.

Les éco-délégués du collège Georges Pompidou d’Orgerus étaient conviés à cette occasion. Le nom de leur établissement a d’ailleurs permis au président du Département de démontrer toute sa culture politique. « Le souci environnemental est très ancien en France avec le premier ministre de l’écologie qui était sous Pompidou. » Cependant, l’homme fort des Yvelines n’est pas un grand fan de l’écologie punitive, il préfère l’écologie créative. Et c’est ce que vont lui démontrer les éco-délégués.

Grâce à une pesée effectuée tous les vendredis avant et après les repas, les collégiens ont pu mettre en place diverses actions pour mieux appréhender « la valeur de chaque aliment ». Par exemple, ils ont dorénavant le choix entre des petites ou des grandes assiettes et la taille des bouts de pain a été réduite car ils avaient remarqué que c’était la première source de gâchis. Enfin, une partie des biodéchets est prélevée afin d’être utilisée dans le potage de leur école. Pour le reste, les enfants ont pu comprendre comment ils sont transformés par l’unité Modul’O par l’intermédiaire d’un parcours pédagogique.

Le processus, qui reprend le mécanisme de digestion d’une vache, est entièrement naturel et produit d’une part du biogaz qui est un combustible renouvelable, et d’autre part un fertilisant organique naturel appelé digestat. Fertilisant qui a été répandu sur 66 Ha de terre appartenant à des agriculteurs locaux, les mêmes qui permettent de composer les assiettes des collégiens. La boucle est bouclée.