Romain, agent de proximité du projet T13 : « Pour rassurer les gens, on se projette »

Pendant 3 jours, la semaine dernière, les Pisciacaises et Pisciacais ont pu échanger sur le terrain avec Romain Kouo, médiateur mandaté par Île-de-France Mobilités pour répondre aux interrogations et inquiétudes des habitants à propos du prolongement du tram T13. Rencontre.

D’abord au club Saint-Exupéry, puis au club Péguy et enfin sur le marché : si les habitants de Poissy ont plutôt l’habitude de l’avoir au téléphone, c’est sur le terrain qu’ils ont pu rencontrer Romain Kouo, du mercredi 13 au vendredi 15 mai. Son rôle ? Renseigner les Pisciacaises et Pisciacais au sujet du projet de prolongement du tramway T13 vers Achères via Poissy, et ce depuis le début des travaux concessionnaires en automne dernier. Pendant 3 jours, ils ont pu le croiser, gilet fluo sur les épaules, dans les différents quartiers de la commune. « Les gens me font part de leurs demandes, de leurs préoccupations, de leurs réclamations, et si je peux répondre, je réponds. Sinon, je passe le relais au maître d’ouvrage ou au concessionnaire », raconte-t-il.

Il faut dire que le projet ne fait pas que des heureux. Il n’y a qu’à voir les plaintes des riverains sur les réseaux sociaux, où le scepticisme est (comme souvent) de rigueur. « Il y a même une chaîne Youtube qui est contre le projet », note Jean-Marc, conducteur du T13 venu se renseigner sur le prolongement de la ligne auprès du stand de Romain.

« C’est vrai qu’il y a beaucoup d’inquiétudes, admet ce dernier. À propos des démolitions qui vont être faites, par exemple, mais aussi en termes de bruit, de nuisances, et de la qualité des populations qui vont arriver sur la ville. Dans l’immédiat, on comprend qu’ils soient impactés par les travaux, donc pour rassurer les gens, on se projette. Il y a la valeur des logements qui va augmenter avec le tram. Et il faut aussi penser aux nouvelles générations, à quel point cela va peut-être vous faciliter la vie en termes de mobilité, sans oublier tous les aménagements urbains qui vont apporter beauté et verdure à la ville ».

Qu’ils soient réceptifs ou non aux arguments évoqués, il faut dire qu’une présence humaine a plutôt tendance à rassurer, mais aussi à faciliter certaines procédures souvent fastidieuses. « Tout à l’heure, une dame est venue me voir parce qu’elle a été expropriée, son pavillon va être détruit, et elle a encore ses effets dans la maison, nous raconte le médiateur. Tout ça, c’est de l’affectif. Elle n’avait eu aucune réponse jusqu’à aujourd’hui, mais là, je vais tout faire pour que les choses aillent plus vite ».

Mais comme le dit Romain lui-même, « les permanences, c’est un plus ». Son quotidien, c’est les appels téléphoniques, pour rester à disposition des riverains en cas de question ou de souci. « La dernière expérience que j’ai eu, c’est à la grande ceinture. On va mettre une base vie SNCF de ce côté-là, donc il fallait réaménager le secteur avec un compacteur qui damait le sol, et qui faisait vibrer tout le quartier. J’ai reçu des appels de part et d’autres, de gens qui avaient peur que leur maison s’écroulent, alors je suis allé voir le chef de chantier pour qu’ils utilisent un compacteur moins puissant, même si cela prolongeait la durée des travaux. Il faut que tout le monde soit apaisé ». Surtout que le chantier n’est pas prêt d’être terminé : les travaux concessionnaires et préparatoires sont toujours en cours, tandis que la mise en service est prévue pour 2028.