Réduction des agents de maintenance des collèges : les syndicats vent debout

Dans sa politique d’économie, le Département envisagerait de supprimer un tiers des agents de maintenance des collèges yvelinois. Une décision qui provoque un tollé auprès de plusieurs organisations syndicales.

Depuis l’année 2024, le Département cherche à faire des économies partout où il peut. Il avait notamment ralenti au niveau des constructions et des rénovations des établissements scolaires. « Nous allons en retravailler certains pour qu’ils correspondent plus à nos besoins et d’autres seront livrés après la fin de la mandature » avait alors déclaré Cécile Dumoulin, vice-présidente en charge des collèges et du numérique scolaire au sein de l’instance départementale. Et d’autres mesures s’ajoutaient comme l’arrêt des subventions pour les bus scolaires sauf pour les ­collégiens boursiers.

Malgré cela, le Conseil Départemental des Yvelines envisagerait de supprimer des moyens humains dédiés à l’entretien, la maintenance et la sécurité des collèges dont il a la charge. Si actuellement les agents sont au nombre de 117 pour 114 établissements scolaires, leur nombre pourrait passer à 85. Conséquence toutdesuitesque, plusieurs organisations syndicales, de la CGT du Conseil départemental des Yvelines à la FCPE 78 en passant par la FSU se sont indignés et ont créé une pétition en ligne contre cet éventuel coup de rabot.

« Depuis l’an dernier, nous avons déjà remarqué des réductions sur les EVARS (initiation à l’éducation affective, Ndlr) et du rabotage des financements dans les projets scolaires » note Mikaël Tane, vice-président départementale de la FCPE 78. Lui, comme ses confrères de la FSU s’inquiètent des répercussions comme la sécurité des bâtiments. « Ce sont des personnes qui sont attentives à la vie des élèves et des établissements, ils savent où des fissures peuvent se créer, ils débloquent les portails, débouchent les toilettes » énumère le syndicaliste. Autre question qui reste en suspens : « Que se passe-t-il s’il y en a un de malade ? Il n’y aura plus qu’un agent pour trois établissements. » Par ailleurs, Mikaël Tane évoque la taille du département en prenant exemple avec les Hauts-de-Seine. « Notre territoire est sept fois plus grands et il y a des zones plus denses comme Vélizy où cela peut être bouché » analyse-t-il.

De leurs côtés, les syndicats ont également des idées pour réaliser des économies et incriminent notamment C’midy, la société d’économie mixte à opération unique en charge de la restauration dans les collèges. Dans un communiqué, ils la qualifient de « non-sens économique » avec la redistribution de 1,4 millions de dividendes aux actionnaires privés et constatent une « dégradation de la qualité des repas et des grammages ». Le Département a récemment annoncé des repas à quatre composantes au lieu de de cinq, arguant une « ­réduction des déchets ».

Le Conseil départemental a indiqué qu’une première réunion aura lieu le 10 juin avec les syndicats : « Le but est d’être plus efficace afin de garantir plus de sécurité, avec une meilleure répartition des compétences entre les agents. » À la fin des négociations, une garantie d’engagement de service sera signée avec des délais d’intervention bien définis. Enfin, cette réforme sera progressive, appliquée au fur et à mesure des rentrées scolaires comprises entre 2025 et 2029. L’instance présidée par Pierre Bédier se veut rassurante : il y aura un retour d’expérience chaque année et 15 collèges isolés garderont un agent dédié.