Comment la SNCF et Keolis se battent pour réduire les fractures sociales

À l’occasion du salon de l’Association des Maires d’Île-de-France, qui se déroulait les 3 et 4 juin au parc des expositions de Paris-Porte de Versailles, les opérateurs de transports ont présenté leurs stratégies censées répondre à l’enjeu des inégalités d’accès aux transports.

1 Francilien sur 2 a du mal à payer ses dépenses contraintes chaque mois. Et quelle est la deuxième dépense contrainte la plus importante chez les habitants de la région Île-de-France ? Les transports.

Bien qu’il soit un véritable frein avec des tarifs qui ne cessent de grimper, l’aspect financier n’est pas le seul obstacle auquel peuvent se confronter les usagers de la grande couronne. « Il y a des raisons sociales et des freins cognitifs, souligne Amandine Martin, secrétaire générale de Transilien SNCF. Quand on va un peu partout sur le territoire, on se rend compte qu’il y a beaucoup de jeunes qui nous disent qu’ils ne prennent pas les transports parce que ça leur semble compliqué, ou parce que leurs parents n’ont jamais eu l’habitude de les prendre ».

Elle a pu présenter les initiatives menées par la SNCF lors du salon de l’Association des Maires d’Île-de-France, les 3 et 4 juin au parc des expositions de Paris-Porte de Versailles, qui avait pour thème « Agir contre les fractures sociales et territoriales : quelles solutions ? » Parmi celles proposées par la société ferroviaire, on notera les interventions régulières en milieu scolaire, mais aussi l’organisation de « serious game », mis à disposition aux missions locales. « On fait aussi des visites de terrain, avec des jeunes, des personnes en insertion ou en situation de handicap, ajoute Amandine Martin. Notre mission n’est pas seulement de déployer des lignes plus loin, et de desservir plus de territoires. C’est aussi d’accompagner les personnes pour qu’elles se les approprient elles-mêmes ».

Chez Keolis, qui exploite aujourd’hui plus de 60 réseaux de bus en grande couronne et transporte environ 300 000 voyageurs par jour dans la région, on mise notamment sur le transport à la demande et les lignes de car Express pour désenclaver les territoires, sans pour autant oublier de palier la fracture numérique, comme l’a détaillé Youenn Dupuis, Directeur général adjoint en charge de l’Île-de-France pour l’opérateur de transports, lors de la conférence de Keolis lors de la ­deuxième journée du salon.

« Quand il y a un incident sur le réseau, on sort notre téléphone et on trouve facilement un itinéraire alternatif. Mais on s’est rendu compte qu’il y a à peu près 25 % de la population qui sait faire ça, mais plutôt en amont du voyage, sans être à l’aise pour le faire en temps réel. Et puis, on a 25 % des voyageurs qui sont complètement éloignés de ces solutions et qui ont besoin d’un accompagnement humain. C’est pour cela que dans les gares de métro, de train, ou à bord des bus, on déploie du personnel, de la signalétique, des solutions qui ne sont pas numériques mais qui permettent de créer un parcours intuitif ». En bref, plus d’offres, plus de souplesse, mais surtout, plus d’humain.