Bâtiment historique de Rosny-sur-Seine – il était le lieu de villégiature du peintre Jean-Baptiste Corot, l’un des pères de l’impressionnisme – le Belvédère était en train de tomber en décrépitude. En 2018, un Pierre-Yves Dumoulin pas encore maire de la Ville a un véritable coup de foudre pour la bâtisse et rencontre alors les propriétaires, la famille Clousier. Celle-ci accepte de la léguer à la commune en échange de deux conditions : que leurs tombes soient continuellement entretenues et que le parc dans lequel se trouve l’imposante maison de plus de 500 m² reste ouverte au public. Marché conclu.
Toutefois, l’édile voyait dans le Belvédère plus qu’une sauvegarde du patrimoine rosnéen, il devait devenir le point névralgique du nouveau centre-ville en servant de nouvelle mairie. Les travaux de rénovation ont commencé depuis juillet 2024 et c’est à mi-chemin de l’échéance de mai 2026 que Pierre-Yves Dumoulin a décidé de poser la première pierre symbolique le 20 juin. Le vétérinaire de profession n’a pas caché la portée politique de cet événement en vue des élections municipales : « Les habitants ont besoin de voir ce qui a été réalisé. »
Le parc doit devenir un véritable poumon vert. « En l’aménageant, on pense aux générations futures » avance le maire rosnéen alors qu’au même moment s’abat sur les Yvelines – et la France entière – un épisode caniculaire. Un parcours piéton le traversera et servira de raccourci pour aller à la gare de Rosny-sur-Seine. « Le tracé a été fait en prenant en compte la santé des arbres » précise Florian Capeau, responsable du pôle maîtrise d’œuvre chez CDC Biodiversité. Même les lumières ont été choisies méticuleusement : « Ce seront des bornes d’environ 1,2 m et non pas des mâts afin de préserver la nature. » D’autres coins fleuris arboreront aussi la devanture du Belvédère. « Pour un maire qui passe son temps à tronçonner, ce n’est pas si mal » ironise Pierre-Yves Dumoulin en reprenant un des reproches qui a dû lui être fait.
En plus de la rénovation, d’autres chantiers ont été lancés tout autour de la place Lebaudy qui va changer complètement de visage. Un square doit y être créé, donnant sur l’entrée du parc du Belvédère, avec le replacement de la fontaine publique raccordée en eau potable. Elle verra également l’aménagement de places de stationnement dans des rues adjacentes (Lebaudy et Chapart). Ce nouveau cœur de ville n’a pas seulement pour but d’être esthétique, il doit aussi apporter plus de sécurité. L’actuel est séparé en deux par la D113, un axe très emprunté le matin et le soir.
Tout ceci a bien évidemment un coût : 4,5 millions d’euros HT. Pour alléger la facture, la Ville a su obtenir d’importantes subventions. Tout d’abord, de la part de la Région à travers un contrat d’aménagement rural (CAR, 1 million d’euros), puis l’Etat (760 000 euros) et enfin le Département (384 000 euros). Dans le meilleur des mondes, cette opération est censée être à coût zéro pour la Ville. Pour cela, il faudra vendre les locaux de l’ancienne mairie.