
Dans Jambville, l’école et le local technique sont désormais des centrales solaires. En effet, 200 panneaux photovoltaïques ont été posés sur leur toiture, ce qui représente une surface complète de 400 m². Ce dispositif va permettre à la commune de bénéficier de 82MWh d’électricité renouvelable. Celle-ci sera utilisée pour les besoins de la Ville et de ses bâtiments comme la salle des fêtes ou la mairie et s’inscrit donc dans une démarche d’autoconsommation collective. Surtout, cela entraînera une réduction sur la facture d’électricité de l’ordre de 35 %, soit 8 000 euros par an.
Lors de l’inauguration officielle le jeudi 12 juin, le maire de Jambville, Jean-Marie Ripart, se remémorait « le parcours du combattant » pour mettre en branle ce projet. « Nous avons dû nous attaquer à une multitude de défis administratifs et réglementaires. Rien que l’obtention des autorisations nécessaires, notamment en ce qui concerne l’urbanisme, n’a pas été une tâche aisée » souligne-t-il. Autre contrainte, la nature. En tant que commune rurale, Jambville est inscrite dans le paysage du patrimoine du Vexin. Les panneaux solaires ne devaient donc pas le dénaturer. Ainsi, la couleur noire n’a pas été choisie au hasard. « Nous avons dû trouver un lien entre l’aspect esthétique et architectural » précise l’édile local.
Enfin, dernière étape dans l’aventure du millefeuille administratif français, la production énergétique. Grâce à ces 200 panneaux, Jambville bénéficiera d’un surplus d’électricité. Pour ne pas la « gâcher », elle a donc dû créer une PMO (personnalité morale organisatrice). C’est une entité juridique qui regroupe tous les participants d’une opération d’autoconsommation collective. « Il fallait que le client et le fournisseur soient liées dans cette association » résume un Jean-Marie Ripart proche de s’arracher les cheveux. Le client a été très simple à trouver. Il s’agit des Scouts et guides de France, institution permettant à Jambville d’être connu nationalement, qui se sont laissés convaincre sans trop de difficultés. « Mais avant d’être notre premier client, vous restez avant tout nos premiers partenaires » rassure le maire.
Cette opération – d’un coût total de 190 000 euros – n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien financier de la Région, tant au titre du financement des études en amont que de la subvention de 40 % de l’installation. La communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise a également mis la main à la poche par l’intermédiaire de son fonds de concours à destination des communes rurales, soit un financement de 30 %.
« C’est un symbole, celui de notre capacité à prendre en main notre avenir énergétique, de notre volonté de relever les défis et de notre engagement pour un développement durable pragmatique » s’enthousiasme Jean-Marie Ripart. D’autres maires de communes rurales étaient également présents afin d’admirer le résultat final. « J’espère que cela pourra en inspirer plus d’un » glisse Cécile Zammit-Popescu, la présidente de la communauté urbaine.