
« Ce que je veux avant tout, c’est que les enfants de Chanteloup soient libres. » Que la maire de la commune Catherine Arenou se rassure, ils le seront dans leur future cité éducative Simone Veil, lorsqu’ils emprunteront le grand mail végétalisé pour rejoindre au choix leur collège, leur école maternelle voire leur centre de loisirs. Et même quand ils auront grandi, ce campus innovant et interconnecté situé dans le quartier de la Noé pourra leur servir jusqu’à leurs 25 ans pour les accompagner dans leurs études supérieures.
C’est ça le principe d’une cité éducative, un lieu où chacun se sent à sa place. Cela fait presque 10 ans qu’on en parle dans cette ville yvelinoise, depuis 2016 précisément. Une nouvelle étape importante a enfin été franchie le 1er juillet avec la pose de la première pierre. Si les adultes se sont amusés avec des pelles et du mortier, la jeunesse chantelouvaise était également conviée pour réaliser une pyramide en briques de Lego ©. Elle sera entreposée dans le « bâtiment des coopérations » – contenant la maison des familles, le pôle santé, le pôle des professeurs – à la vue de tous. En apercevant une fillette de 6 ans, Catherine Arenou s’exclame : « Elle, elle sera l’une des principales concernées. »
L’ancienne doctoresse prévient, cela ne sera pas « une coquille vide où l’on fait rentrer une idéologie ». La cité Champeau, ouverte en septembre 2022, sert déjà d’incubateur pour bien comprendre comment, dans une même salle de classe, le scolaire comme le périscolaire peuvent cohabiter. Le mot d’ordre est donc le suivant : « la co-construction. » D’une part pour obtenir les financements. L’État via l’ANRU (Agence Nationale de la Rénovation Urbaine), le Département, la Région, tous ont mis la main à la poche pour que ce projet d’un coût total de 21,5 millions d’euros puisse enfin voir le jour. Pierre Bédier raille alors ceux qui fustigent l’argent dépensé dans les politiques de la Ville. « Il ne faut pas s’attendre à un effet wahou, tonne le président du Département, mais ça marche. » Il prend comme exemple le collège Les Grands Champs de Poissy.

À cause de sa réputation, l’établissement scolaire était évité par les familles pisciacaises. Et alors qu’il est dimensionné pour 600 élèves, il n’en comptait que 200 en 2018. « On se posait la question de savoir s’il ne fallait pas le fermer, avoue l’ancien maire de Mantes-la-Jolie, et grâce à une nouvelle méthode pédagogique portée par de nouvelles équipes, le collège est aujourd’hui presque revenu à ses effectifs anciens. »
L’humain est aussi au cœur de la cité éducative. « Notre devise est « Nous sommes tous acteurs de l’éducation ! » » avance Catherine Arenou. Cathy Lamouille détaille la signification. « On a créé un collectif de parents impliqués, volontaires, représentatifs de toute la ville, détaille la cheffe du projet et co-pilote de la cité éducative. Ils se sont organisés avec des référents par spécialité. » « Et ça c’est très intéressant parce qu’ils se sentent écoutés, valorisés » renchérit la directrice Karine Bouscharain, la principale du collège René Cassin. « Donc on va voir comment collectivement on peut y répondre. C’est à la fois la richesse et l’obstacle car ce n’est pas une manière de procéder en France » glisse Lydia Hugues, la déléguée du Préfet.
Malgré la chaleur accablante, de nombreux officiels avaient fait le déplacement pour admirer ce projet phare pour l’avenir de la jeunesse chantelouvaise. Et tous n’avaient hâte que d’une chose : recevoir le carton d’invitation pour l’inauguration en grandes pompes prévue pour la rentrée 2028.