
Après le baccalauréat, les 649 647 lycéens de France pensaient avoir fait le plus dur. Et pourtant, près de 4 % d’entre eux n’ont reçu aucune proposition d’admission lorsqu’ils se sont connectés sur ParcourSup. Face à cette situation plus que stressante, près de 4 200 candidats ont décidé de saisir la CAES, la Commission d’Accès à l’Enseignement Supérieur. Il s’agit d’un comité composé de plusieurs membres de l’éducation nationale : proviseur, inspecteur, directrice d’université. Il est censé aider les derniers bacheliers – avec en priorité ceux ayant obtenu une mention – à trouver une formation au plus près de leur projet professionnel et en fonction des places disponibles. Chaque rectorat est en charge de ce dispositif.
Dans les Yvelines, tous bacs confondus, 395 terminales ont sollicité la CAES en 2024. « C’est le département où il y a le moins de saisies » précise un des membres de cette instance. Depuis le 1er juillet, il s’active donc à faire aussi bien que l’année précédente où tous les candidats sont repartis avec une formation. Pourtant, les obstacles sont nombreux. « Là on a un jeune venant de La Garennes-Colombes (Hauts-de-Seine) qui a exprimé dans ParcourSup sa volonté de rester dans son département » détaille Bruno Chalopin, proviseur au lycée Guy de Maupassant à Colombes. Stéphane Laine, son homologue du collège Landowski Boulogne-Billancourt renchérit : « Moi je m’occupe d’un Conflanais. Je cherche une solution, à environ 1 h de transport en commun maximum car les études supérieures nécessitent de travailler après les cours. »

Quelques établissements comme l’université de Paris Nanterre gardent des places pour ces rejetés de ParcourSup. Mais là encore, il va falloir faire avec ce qu’il reste comme formation. « Pour nos licences psy, il y a 560 places et nous recevons 17 000 candidatures, explique Meglena Jeleva, vice-présidente de la commission de la vie universitaire de l’université de Paris Nanterre. Le fait d’être classé n’est pas une assurance. » Tous les cas sont traités pendant au moins trente minutes, « on est là depuis ce matin 9 h 30 et là on n’en est qu’au 5ème dossier » glisse un autre membre de la CAES. « C’est un travail de bénédictins, s’exclame le ministre chargé de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste. Ce n’est pas juste trouver une place à un jeune. »
Face à ce mal qui touche tout de même près de 24 000 jeunes, tous les membres de l’Éducation nationale sensibilisent sur la nécessité de démission, que ce soit pour un projet de césure ou dès l’acceptation d’un cursus. En plus de la CAES, la phase complémentaire de Parcoursup se déroule jusqu’au 11 septembre. Selon le ministère, il reste 110 000 places vacantes dans 6 300 formations en France avec en plus 11 500 formations en apprentissage. « Notre objectif est de trouver au bachelier une formation qui correspond à leur projet et leur parcours scolaire » conclue Philippe Baptiste.